La major pétrolière britannique BP, qui a récemment annoncé avoir renoncé à la vente de ses actifs algériens, entend diversifier ses investissements en Algérie. Au-delà du vif intérêt qu'elle affiche pour l'exploitation et l'exploration des gaz de schiste, British Petroleum reprend en main ses projets dans le pétrole et le gaz conventionnels.Ainsi dans une interview qu'il a accordée au Wall Street Journal et reprise par Pétrole et gaz arabes, le ministre de l'Energie et des Mines, M Youcef Yousfi a indiqué que BP et Sonatrach étaient en discussion au sujet d'une possible expansion du projet pétrolier de Rhourde el-Baguel. Ce projet de récupération assistée n'avait pas été un grand succès sur le plan technique, ce qui avait conduit à des tensions entre les deux partenaires. Le prédécesseur de M. Yousfi, M. Chakib Khelil, avait mis en cause BP qui n'aurait pas tenu ses engagements pour ce projet. Outre In Salah, In Amenas et Rhourde el-Baguel, qui sont des actifs de production, BP explore le permis de Bourahrat Sud, situé près d'In Amenas. Au début de cette année, Petrofac avait obtenu un contrat d'une valeur de 1,2 milliard de dollars en vue de maintenir à 9 milliards de mètres cubes par an le niveau des exportations de gaz d'In Salah au-delà de 2013. Le ministre de l'Energie et des Mines a également confirmé que BP avait annulé son projet consistant à céder ses actifs en Algérie. La firme russe TNK-BP était en lice pour racheter ces participations mais les autorités algériennes et la Sonatrach semblaient plus que réservées face à cette offensive russe en Algérie. M. Yousfi a également émis l'hypothèse que BP avait décidé de rester en Algérie compte tenu de l'intérêt de ses projets dans le pays. Les Algériens ont, pour rappel, refusé d'accorder une suite favorable à la demande de BP de livrer des informations sur les résultats de son activité concernant les champs gaziers d'In Salah et In Amenas à la joint-venture russo-britannique TNK-BP. Le droit de préemption auquel a eu recours Sonatrach a apparemment eu raison de la transaction, puisqu'aujourd'hui les responsables de la compagnie se rétractent carrément. Ainsi, le porte-parole du groupe David Nicholas a déclaré, il y a plus d'une semaine , à l'APS que "BP ne veut pas vendre ses actifs en Algérie et il n'a jamais été question pour BP de quitter l'Algérie". "Nous restons en Algérie et ne cèderons pas nos actifs comme rapporté par certains médias, la vente des actifs de BP en Algérie est de la pure spéculation", a souligné Nicholas, ajoutant qu'"il n'a jamais été question pour nous de quitter l'Algérie". "Nous sommes conscients du potentiel de nos actifs pétroliers et gaziers en Algérie et nous avons décidé de rester", a encore ajouté le représentant de ce groupe. BP a décidé de céder ses parts d'actif algériennes à la suite de l'accident survenu en avril sur sa plate-forme pétrolière, dans le golfe du Mexique causant une marée noire qui lui a été fatale. Le groupe détient des actifs d'un montant de quelque 3 milliards de dollars. La production de BP Algérie est de 17 000 barils/jour, soit 0,7% de la production totale de BP dans le monde et celle du gaz représente 1,5%. Le groupe britannique intervient dans l'amélioration du taux de récupération du gisement de pétrole de Rhourde El-Baguel, le développement des gisements de gaz sec d'In Salah, et celui des champs de gaz humide d'In Amenas. La British Petroleium exploite les champs de gaz de In Amenas et de In Salah en partenariat avec la Sonatrach et le groupe norvégien Norway's Statoil. A une question sur les cessions d'actifs à l'échelle mondiale en vue de collecter 30 milliards de dollars pour faire face aux dépenses générées par la prise en charge des conséquences de la catastrophe de "DeepWater" dans le golfe de Mexique, le porte-parole de BP a fait savoir qu'à ce jour, le groupe a collecté 22 milliards de dollars. Le groupe a déjà réalisé 22 milliards de dollars dans la vente d'importants actifs en Amérique latine, aux Etats-Unis et au Canada, a souligné la même source. Samira G.