Les déclarations du Président Abdelaziz Bouteflika à l'occasion de la fête de la Victoire, le 19 mars, en faveur de réformes politiques comme complément indispensable aux réformes globales que doit engager le pays, ont suscité des réactions multiples au sein d'une bonne partie de la classe politique. Dans ce sens, M. Aïssa Kassa, membre du bureau politique chargé de l'Information au parti du Front de libération nationale (FLN) a indiqué, dans une déclaration à l'APS, que "les réformes politiques constituent un processus permanent et constant déjà engagé depuis quelque temps. Il a rappelé, à cet effet, l'amendement de la Constitution et le référendum sur la Charte pour la paix et la réconciliation nationale, ainsi que les différents ateliers de réforme initiés par le président de la République dans divers secteurs. M. Kassa, d'autre part, signalé que la question relative au fond et à la forme des réformes politiques escomptés était "du ressort du président de la République" et qu'il était difficile de s'y prononcer pour l'instant. Pour sa part, le porte-parole officiel du Rassemblement national démocratique (RND), Miloud Chorfi, a salué le message du président de la République à l'occasion de la célébration de la fête de la Victoire, dans son volet consacré aux réformes politiques, qu'il a qualifié de "pas positif" vers la consolidation du processus démocratique. Le RND a exprimé, par la voix de M. Chorfi, la mobilisation de ses militants, cadres et élus pour contribuer "efficacement" à l'aboutissement du projet de réformes "susceptible, a-t-il dit, de consacrer davantage le pluralisme médiatique, politique et parlementaire". Selon le RND, ce projet parrainé par le président Bouteflika "contribuera certainement à faire sortir le pays de la crise", en parachèvement du processus de réformes que connaît le pays depuis deux décennies à la lumière des mutations rapides qui s'opèrent dans le monde."Le président de la République a pris en considération, dans son message, les revendications légitimes exprimées par une large frange de la société", a estimé, quant à lui, le membre dirigeant du Parti des travailleurs (PT), Djelloul Djoudi. Aussi, a-t-il ajouté, le PT "adhère complètement" à la démarche du président de la République en ce qui concerne les réformes politiques. Celles-ci signifient, pour cette formation, "la consécration de la démocratie authentique à travers l'élection d'une Assemblée constituante qui disposerait de toutes les prérogatives, y compris l'élaboration d'une nouvelle Constitution et l'exercice du contrôle sur le gouvernement". De son côté, le chargé de l'information du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Mohamed Djemaa, a rappelé que son parti était parmi ceux qui avaient plaidé pour le lancement, par le président de la République, de réformes globales dans les domaines, politique, économique et social, en vue de "mettre l'Algérie sur la voie du développement, de la démocratie et de la justice sociale". Il a ajouté que les réformes politiques étaient désormais "une nécessité" pour renforcer le processus de réformes économiques. Pour le secrétaire général du Mouvement El Islah, Djamel Benabdeslam, la déclaration du président Bouteflika est trop "générale", dans le sens, a-t-il dit, où elle n'énonce aucun détail sur la nature de ces réformes. "Nous ignorons dans quelle direction le Président de la République orientera ces réformes profondes", a-t-il ajouté, tout en se demandant si ces réformes iront dans le sens de la "consécration" du système ou de la "mise en oeuvre des fondements" d'un changement démocratique. M. Benabdeslam a fait savoir, en outre, que le changement démocratique souhaité par sa formation politique allait dans le sens de la mise en place d'une nouvelle constitution susceptible, a-t-il expliqué, d'opérer des changements "significatifs" dans la nature du système politique actuel. Pour le mouvement Ennahda, les réformes projetées doivent être globales et complémentaires et toucher les aspects politiques, économiques et sociaux y compris le système juridique, notamment la Constitution, car étant liée à l'état d'urgence, aujourd'hui levé, et à la crise qu'a vécue le pays. Le mouvement demeure attaché à sa précédente revendication relative au "renversement du gouvernement" actuel, qui a "prouvé son échec", et à la formation d'un gouvernement formé de "compétences" dont la mission serait d'appliquer les réformes et de créer des institutions fortes, susceptibles de répondre avant tout aux aspirations du peuple. Le parti a également insisté sur l'impératif d'impliquer "sérieusement" les partis politiques à l'élaboration d'une approche commune sur les différents aspects des réformes à réaliser, mettant en garde contre toute marginalisation de la classe politique.