M Zitouni Faouzi * Dans les économies libérales , la raison d'être d'une entreprise c'est d'assuret sa pérennité et générer des profits. Pour cela tous ce qui existe au sein de l'entreprise, telles que la politique , la procédure et le système d'information sont appelés à changer afin d'atteindre cette situation idéale. Mais, paradoxalement, la seule chose qui ne change pas au sein de l'entreprise c'est le changement , il est permanent afin d' optimiser l'exploitation des ressources humaines, matérielles et financières, ce qui est reconnu en management par le principe de l'amélioration continue* . Afin de simplifier la définition du changement , on dit que le changement c'est passé d'une situation actuelle à une autre plus favorable*. Mais ce qui inévitable dans le processus du changement c'est la résistance des individus, Cette résistance est due essentiellement à la préservation des privilèges ,tels que le statut, le pouvoir,…etc. ,élément fondamental à considérer dans le management du changement . La promulgation de la loi 0711 relative au système comptable financier (SCF)*, signifie le passage du référentiel national (PCN)* au référentiel international IAS IFRS*, en réalité ce passage n'est qu'un véritable processus de changement pour la profession comptable . Afin de gérer ce changement d'une manière objective, il convient de comprendre pourquoi a-t-on adopter les normes comptables internationales IAS IFRS, et quels sont les avantages de ce choix par rapport à un autre référentiel? Comme toute question cruciale qui nécessite une réflexion approfondie ,afin de donner une réponse convaincante. C'est clair que l'adoption des normes IAS IFRS comporte des inconvénients tels que: "Le référentiel IAS IFRS est approprie aux économies libérales ,basées sur des marchés financiers ( bourses ) , qui regroupent des multinationales et non aux économies en transition composées des PME PMI; " Absence d'une politique adéquate en amant et en aval pour réussir le processus de convergence aux normes IAS IFRS ; "La réticence des professionnels comptables au nouveau référentiel SCF , du fait de leur attachement au PCN qui date depuis soixante quinze . Mais ce qui est certain, que les avantages sont beaucoup plus considérables que les inconvénients, on peut citer comme avantages ainsi : "présentation de l'information financière fiable et pertinente , qui permet aux utilisateurs de prendre des décisions appropries; "valorisation de la profession comptable , du fait que le professionnel comptable devient l'élément Nadale du système d'information au sein de l'entreprise ; "standardisation de la profession comptable, qui permet au professionnel de tenir un langage universel, et ses état peuvent être exploités à l'échelle internationale ; "outil de contrôle pour les propriétaires de l'entreprise sur les personnes mandatées (les dirigeants) , en ce qui concerne la gestion des ressources ainsi que la performance et la rentabilité de leurs fonds investis. Le passage vers les normes comptables internationales IAS IFRS par le biais du SCF , signifié la normalisation de la profession comptable, d'autant plus que c'est la seule profession libérale en Algérie qui sera standardisé par des normes universels. La normalisation c'est le processus d'élaboration des normes , par contre la norme c'est une règle à suivre pour atteindre un objectif bien déterminé ,donc tous ce qui sort de la norme est considéré comme anormal* . Les normes comptables internationales IAS IFRS (international financial reporting standards ou Normes internationales d'information financières) sont des règles comptables qui visent à faire converger les normes comptables internationales vers un modèle unique pour favoriser les comparaisons entre entreprises au niveau mondial. Certaines consœurs et confrères limitent la convergence au normes IAS IFRS à la modification de la nomenclature des comptes , hors cette dernière n'est pas traitée par les normes IAS IFRS , alors donc, la question qui se pose d'une manière pertinente , que traitent les normes ? Et où doit se situé le changement fondamental afin de réussir ce passage? Pour répondre à cette question , il faut revenir au cadre conceptuel* édicté par l'IASC en 1989 et adopté par IASB en avril 2001, qui définit les concepts qui sont à la base de la préparation et de la présentation des états financiers à l'usage des utilisateurs . Dans le cadre conceptuel on ne parle pas de comptable , mais on parle de préparateur des états financiers, ce changement d'appellation signifie que le professionnel comptable , doit préparer un produit informatif qui satisfait le besoin des utilisateurs en matière d'informations financières. Par contre le comptable c'était qu'un simple régisseur , chargé de passer des écritures comptables sous forme de sommation. Cette notion de satisfaction en matière d'information retenue dans le cadre conceptuel, permet de déceler le changement fondamental dans les normes IAS IFRS , qui est le changement d'état d'esprit ,et c'est à ce niveau qui doit s'effectuer le changement radical. Ajouter à cela , que la préparation et la présentation des états financiers deviennent la préoccupation des dirigeants sociaux, le professionnel comptable devient un manager , qui contribue avec l'ensemble des structures de l'entreprise ( approvisionnement, commerciale, technique, production…etc.). , afin d'établir des états financiers fiables pertinentes et qui représentent une image fidèle. Pour ce faire, les entreprises performantes disposent des Full IFRS*, qui encadrent d'une manière permanente le préparateur des états financiers dans l'élaboration et la présentation des informations financières qui sont nécessaires aux prises de décisions des différents utilisateurs. Parmi les points qui doivent focaliser l'attention du préparateur des états financiers, figure en bonne place l'exigence de la rentabilité de l'information suivant le principe (rapport cout/avantage) retenu dans le cadre conceptuel. En d'autres terme, s'il existe des restrictions durables qui empêchent de disposer de l'information dans des délais raisonnables ou qui nécessitent de couteuses investigations il faut réfléchir et mettre en balance d'un coté la pertinence de l'information recherchée et d'un autre coté les avantages obtenus qui doivent être supérieurs au coût qu'il a fallu consentir pour la produire. Ajoutons à cela que si dans le PCN il y a dix sept tableaux à établir, par contre dans les normes IAS IFRS il est exigé de présenter seulement cinq états financiers. Mais le nombre, la quantité ou le volume ne sont pas significatifs devant la qualité et le contenu de l'information qui doit être chiffrée et non chiffrée donc narrative et descriptive dans le SCF, à travers une annexe qui va décrire de façon détaillée l'ensemble des méthodes utilisées, ainsi que d'autres informations utiles pour la prise de décision. Par exemple, elle peut contenir également des informations sur les risques encourus et les incertitudes qui affectent l'entreprise, sur les ressources contrôlées disponibles et sur les obligations qui ne sont pas comptabilisées dans le bilan. Afin de présenter une information fiable et pertinente dans l'annexe ,l'information doit représentée une importance significative , c'est-à-dire que son omission ou son inexactitude peut influencer les décisions économiques que les utilisateurs prennent sur la base des états financiers. En conséquence , l'annexe est considérée comme un élément fondamental, qui permet d'exploiter les états financiers par les utilisateurs potentiels . Si on décompose l'appellation du système comptable financier (SCF), on retient deux points essentiels, à savoir: Primo , on trouve la notion du système qui signifie un groupe de composantes reliées ouvrant à un objectif commun , composé d' inputs , le traitement ainsi que les outputs*. Par cela on peut éclaircir le rôle du préparateur des états financier , qui reçoit des données de l'ensemble des structures de l'entreprise sous forme d'entrées (inputs) ,en suite il procède au traitement de ses données suivant les normes afin de fournir des sorties (outputs) sous forme d'information financière qui satisfait les utilisateurs. En plus , le système est en permanence évolution, parce qu'il est ouvert sur l'environnement interne et externe ,et qui s'adapte à toute les situations . Pour cette raison , on constate dans l'historique des IAS IFRS des normes qui ont été abrogées et d'autres qui ont été adoptées même après 2004 , la date de finalisation du projet SCF . Par contre, le PCN c'était un plan qui est resté figé pendant trente deux ans ,adopté dans un contexte économique dirigé, qui est inadaptable aux économies ouvertes. Secundo , suivant le SCF on ne fait pas de distinction entre la comptabilité et les finance parce que il s'agit de la comptabilité financière ( financial accouting), qui fournit des information financières pertinentes fiables et donne une image fidèle sur l'entreprise , afin de prendre des décisions adéquates. En outre , suivant le PCN on doit passer d'un bilan comptable à un bilan financier, afin de donner plus de précision sur la situation de l'entreprise . Maintenant avec le système comptable financier SCF ,on a jumelé les deux dans une seule fonction chapotée par un seul responsable, dénommé le préparateur des états financiers. Pour conclure, on peut affirmer que le passage vers les normes internationales IAS IFRS par le biais du SCF, engendrera des difficultés de façon certaine, au même titre que le passage du PCG au PCN au cours des années soixante dix, mais il faut gérer ce passage qui est une excellente opportunité pour notre pays, afin d'avancer à un rythme et une cadence plus rapide. Le passage d'un référentiel à un autre est une délicate opération qui n'est pas simple, en termes de cout et de difficultés, d'efforts à fournir par tous les intervenants, de sacrifice à consentir pour se mettre à jour par rapport aux normes internationales, mais le détour en vaut la peine. En effet, lorsque les pratiques Algériennes dans le domaine des finances et de la comptabilité seront normées et cadrer sur le meilleur des pratiques internationale, et lorsque les états financiers de nos entreprises seront élaborés de la même manière que n'importe quelle entreprise dans le monde, sans avoir à reconvertir ou à retraiter, cela est un pas de géant dans la modernisation de nos modes de gestion. Il est tout à fait approprié de dire que le cout du passage vers un système ayant pour socle un référentiel international, est bien plus faible que le cout de la stagnation dans un plan comptable obsolète qui ne réponds plus aux exigences de la gestion moderne d'une entité. Surcroit , avec l'ouverture de l'économie nationale et la promotion de l'investissement direct des étrangers( IDE), politique suivie par le gouvernement , le passage vers les normes internationales est un facteur déterminant afin d'affronter la mondialisation et de s'intégrer dans le cadre des regroupements régionaux, condition de survie de l'économie nationale et de développement à long terme . * Commissaire aux comptes E mail : [email protected] Notes *Management des organisations, Don HELLRIEGEL , John W SLOCUM ,Richard W Woodman Edition Nouveau Horizons 1997 * Loi 07 11 relative au système comptable financier (SCF) *Ordonnance 75 35 relative au Plan comptable national *Norme dictionnaire La Rousse *Full IFRS = chargés IFRS * Frame work Cadre conceptuel IASB 2001 *Journal of strategic information systems Earl M Viewpoint 1994 vol 3(1)