La campagne électorale est terminée. Les partis ont dit tout ce qu'ils voulaient dire. Alors qu'ils ont beaucoup parlé du développement, des actions concrètes à entreprendre, ils ont tous omis de faire la liaison entre les codes communal et de wilaya et le développement local, et plus particulièrement des réformes qu'ils comptent introduire en la matière à l'Assemblée nationale, dans le cadre de la révision de l'arsenal législatif. Si les autorités publiques parlent souvent de leur projet de révision de la loi portant sur les codes communal et de wilaya, les principaux concernés, à savoir les partis politiques qui gèrent les collectivités locales par le biais de leur élus, n'en ont pas soufflé mot durant la campagne électorale, et pourtant, le développement local est un enjeu local pour ce qui concerne l'évaluation des bilans locaux des partis politiques. Ces derniers n'ont même pas évoqué un rapprochement entre autorités publiques nationales et autorité élues locales. Pour ce qui concerne les rencontres gouvernement-walis, inscrites maintenant dans la tradition, leur incidence sur le développement local est assez important et chaque année les walis présentent leurs bilans, parlent des difficultés rencontrées, essaient sur place d'arracher des engagements des ministres présents pour des projets qui leur tiennent à cœur et qui sont attendus par les populations. Pour ne citer qu'un exemple, on se rappelle de l'acharnement argumentaire déployé à l'époque par le wali de Sétif, M. Abdelkader Ouali, dont on disait que son nom justifiait sa fonction et qui avait quand même fini par avoir gain de cause pour ce qui concerne la construction de l'aéroport de Sétif, ceci pour expliquer que les walis, pratiquement tous, tiennent toujours à arracher quelques projets importants pour les wilayas dont ils ont la charge. Il est vrai que les walis sont surtout interrogés sur les avancées de leurs wilayas dans le développement, le développement des infrastructures scolaires et universitaires, routières, les problèmes rencontrés par les étudiants dans la cadre de leur prise en charge, et notamment pour ce qui concerne les résidences universitaires. Il y aussi des phénomènes nouveaux, à savoir la charte, les questions de prise en charge des familles victimes de la tragédie nationale, le programme quinquennal de soutien à la croissance qui est à mi chemin de son parcours, une politique industrielle qui se dessine, et surtout la préparation de l'après-pétrole et la lutte contre la corruption. Des questions devraient également se poser, à savoir la gestion des crises locales, c'est-à-dire les émeutes qui traduisent le manque d'écoute au niveau local ainsi que leur prévention. N.B.