Une étude du cabinet IHS anticipe une chute de la production mondiale automobile de 30% suite aux problèmes d'approvisionnement rencontrés par les constructeurs automobiles auprès des fournisseurs japonais. Deux semaines après le séisme japonais, la production automobile mondiale continue d'en subir les conséquences. Au japon mais aussi en en Europe et en Amérique du Nord car de nombreux constructeurs utilisent des composants fabriqués par des firmes nipponnes touchées par le séisme ou le tsunami. Selon les dernières informations fournies par les constructeurs, Honda a suspendu sa production jusqu'à début avril alors que Suzuki envisage une reprise le 27 mars dans le meilleur des cas. Toyota a repris la production de ses hybrides mais les autres modèles sont toujours à l'arrêt. Toyota Motor a repris lundi au Japon dans deux usines une production interrompue par le séisme et le tsunami du 11 mars, écrit le quotidien financier Nikkei mardi. Toyota avait décidé de suspendre complètement sa production le 14 mars, ajoute le quotidien. Les deux usines - à Tsutsumi (préfecture d'Aichi) et à Miyakawa (préfecture de Fukuoka) - produisent trois modèles hybrides. Par ailleurs direction de Toyota à Onnaing en France a décidé d'effectuer des tests de contrôle de la radioactivité sur les pièces qu'elle reçoit en provenance du Japon, afin de rassurer certains de ses salariés inquiets. Des tests ont déjà été effectués mardi sur un premier conteneur à la demande du CHSCT (Comité d'hygiène et de sécurité des conditions de travail). "Ils n'ont montré aucune trace de radioactivité", a assuré le porte-parole. D'autres tests doivent être menés sur deux autres conteneurs vendredi, ainsi que dans le courant de la semaine prochaine. De son côté, le constructeur automobile japonais Nissan s'attend à une reprise totale de sa production dans les prochaines semaines, annonce mardi le numéro deux du groupe, Toshiyuki Shiga, dans une interview au quotidien financier américain le Wall Street Journal (WSJ). "Nos efforts de rétablissement progressent beaucoup plus rapidement que prévu", déclare M. Shiga. "Il est encore trop tôt pour dire exactement quand la production sera rétablie à 100%, mais nous estimons que c'est une question de semaines, pas de mois", poursuit-il, sans toutefois donner de date exacte de reprise. Certains analystes sont plus pessimistes et ne prévoient pas de retour à la normale dans les usines de production des constructeurs automobiles japonais avant au moins six mois. Plusieurs constructeurs automobiles ont dû interrompre temporairement leur production, en raison notamment des coupures d'électricité qui touchent l'archipel après le violent séisme et le tsunami qui ont fait plus de 27.000 morts et disparus, dont 9.811 morts confirmés. Nissan a repris partiellement sa production le 24 mars dernier. M. Shiga a refusé en revanche d'indiquer les conséquences de ces interruptions sur les bénéfices de son groupe. A l'étranger l'effet de ces coupures ne devrait pas être ressenti pour encore deux-trois semaines, assure M. Shiga. Le numéro deux de Nissan, qui est aussi président de l'association des constructeurs automobiles japonais, fait savoir que l'industrie devrait être à même d'avoir une idée globale sur l'état de la chaîne de fournisseurs et des sous-traitants d'ici la mi-avril.