Une trentaine de ministres de l'industrie africains réunis à Alger mercredi et jeudi se sont engagés à coopérer pour le développement industriel accéléré de l'Afrique. Dans une déclaration adoptée jeudi soir ils ont souligné " la nécessité de travailler ensemble pour arriver à industrialiser le continent et passer de la vente des matières premières à l'état brut à leur transformation en produits finis ou semis finis ". Réunis sur le thème " Promotion de la compétitivité des industries africaines par l'augmentation et l'amélioration de la valeur ajoutée ", ils ont exhorté les pays membres de l'UA à " prendre les mesures adéquates pour booster le développement d'une industrie pharmaceutique durable en Afrique". Ils ont également appelé les partenaires de l'Afrique tels que la Banque africaine de développement (BAD), la Banque mondiales (BM), les banques régionales de l'industrie et les institutions financières régionales privées à " fournir les ressources requises pour la mise en œuvre " d'un plan d'action pour le développement industriel accéléré du continent. Dans ce sens la BAD a fait part de sa disponibilité à accompagner l'application du plan d'action pour le développement industriel accéléré de l'Afrique (AIDA). "Nous sommes prêts à accompagner le plan AIDA et cela n'est pas seulement le cas de la BAD. La participation de la Banque mondiale, du Fonds arabe de développement économique et social à la CAMI d'Alger prouve la mobilisation des établissements financiers autour de cette stratégie d'industrialisation", a expliqué à l'APS la représentante de la BAD en Algérie, Assitan Diarra-Thioune, en marge de la Conférence africaines des ministres de l'industrie. "Toutes ces banques sont convaincues de la pertinence de cette stratégie, adoptée par les chefs d'Etat et de gouvernement africains en 2008, et sont prêtes à accompagner les pays africains à la mettre en œuvre", a-t-elle ajouté, soulignant que la BAD, qui vient de se renforcer en termes de ressources financières et humaines, "est outillée et préparée pour accompagner la concrétisation d'AIDA". Questionnée sur les montants que la BAD compte consacrer à la mise en œuvre d'AIDA, Mme Diarra-Thioune a répondu: "C'est à la demande et en fonction de la qualité des projets. Outre l'accompagnement des financements publics, nous avons également un département et un guichet pour le secteur privé". S'agissant des chances de réussite de ce plan, Mme Diarra-Thioune s'est dite "optimiste, car c'est la première fois que les pays africains sont unanimes quant à la nécessité de développer leur industrie et ne plus se contenter de vendre des matières premières". Pour la représentante de la BAD, la réussite d'AIDA qui comprend plusieurs projets qui concernent, à titre d'exemple, l'accès aux technologies de l'information et de la communication (TIC), le renforcement des infrastructures, la normalisation et la mise à niveau des PME et à l'amélioration de leur environnement, nécessite aussi d'autres conditions outre le financement. Une bonne mise en œuvre d'AIDA nécessite, selon elle, l'élaboration de politiques publiques adéquates, la mobilisation des ressources humaines qualifiées, un suivi et une évaluation permanents, et surtout une gestion rationnelle. AIDA exige aussi des investissements pour la réalisation d'infrastructures publiques telles que les routes, les chemins de fer et les ports, a fait savoir Mme Diarra-Thioune qui estime que l'avancée réalisée par l'Algérie dans ce domaine est "à prendre en exemple".