Le ministre grec des Finances George Papaconstantinou a de nouveau exclu une restructuration de la dette publique. "Une restructuration de la dette grecque est absolument exclue", a-t-il laissé entendre samedi dernier en Italie. Abondant dans ce sens, la Commission européenne estime de son côté ne pas voir de raison pour laquelle la Grèce devrait restructurer sa dette aujourd'hui."Toutes les mesures de soutien sont en place et il n'y a pas de raison à ce jour de commencer à penser à cette possibilité", a indiqué un porte-parole de l'exécutif européen. Les dirigeants européens sont en revanche partagés sur l'opportunité de restructurer la dette grecque. Certains redoutent que le fait même d'évoquer ce sujet nuise au secteur bancaire et provoque un vent de panique sur les marchés. Dans sa dernière livraison, le journal Der Spiegel a indiqué que le FMI ne souhaite pas appeler ouvertement à une restructuration car il craint que cela n'accentue la pression sur le Portugal, considéré par les marchés comme le prochain pays de la zone euro à devoir solliciter une aide internationale. En mars dernier, le directeur du département Europe du FMI Antonio Borges s'était dit "assuré que la dette grecque demeurait viable", ajoutant que les Grecs avaient fait "pas mal de progrès sur les banques". L'agence Standard & Poor's qui a rendu publique les notes souveraines du Portugal et de la Grèce mardi dernier, a souligné d'un autre côté que la restructuration de la dette était un "possible pré requis" pour emprunter auprès du futur Mécanisme européen de stabilité. Selon Klaus Regling, président du Fonds européen de stabilité financière (FESF), les autorités européennes et le FMI pensent que le fardeau de la dette est supportable pour l'Irlande et la Grèce. "L'appréciation du FMI, de la Commission européenne et de la BCE (Banque centrale européenne) est que ces pays vont atteindre une situation de dette supportable à la fin de leurs programmes respectifs", a conclu à ce sujet Klaus Regling dans une interview au quotidien Irish Times. Par ailleurs, le gouverneur de la banque centrale grecque a exhorté Athènes à accélérer son programme de réformes pour renforcer sa compétitivité et créer des perspectives de croissances. "Si la compétitivité perdue n'est pas retrouvée rapidement, la croissance sera retardée", a t il déclaré dans une interview accordée au journal Vima et publiée hier. Le déficit du bugdet 2010 d'Athènes pourrait être révisé à la hausse, à 10,6% du PIB, contre 9,4% en première estimation.