Le nord-est du Japon a été de nouveau secoué par un fort séisme qui a fait quatre morts dans la soirée du jeudi. La secousse n'a fort heureusement pas endommagé la centrale accidentée de Fukushima, où les opérations se poursuivaient hier pour éviter une catastrophe nucléaire majeure. Ressenti jusqu'à Tokyo, le tremblement de terre de magnitude 7,1 a été la plus forte réplique enregistrée depuis le terrible séisme et le tsunami géant qui ont fait plus de 27.000 morts et disparus le 11 mars. Il a immédiatement déclenché une mise en garde contre un raz-de-marée dans les environs de la ville de Sendai. Mais cette alerte a été levée une heure et demi plus tard sans qu'aucune vague anormalement élevée n'ait été signalée sur le rivage. L'on dénombre ainsi deux femmes de 83 et 63 ans et deux hommes de 79 et 85 ans, tués et plus d'une centaine de personnes blessées dans les préfectures de Miyagi et Yamagata, selon les autorités."C'était tellement effrayant", a témoigné un habitant de la ville de Kitakami. "J'ai ressenti la même peur qu'il y a un mois. J'en ai assez des tremblements de terre. Plus de séismes, s'il vous plait!", a-t-il lancé. Depuis un mois, les nerfs des Japonais du nord-est sont mis à rude épreuve par les centaines de répliques déclenchées par le séisme du 11 mars, le plus fort de toute l'histoire du Japon. A la suite de la secousse, des "anomalies" ont été détectées à la centrale nucléaire d'Onagawa, dans la préfecture de Miyagi, avec des débordements d'eau au niveau de la piscine de combustible usé de deux réacteurs. Les quantités étaient très faibles et la radioactivité de cette eau très inférieure à la limite légale, a affirmé l'exploitant, Tohoku Electric Power. En revanche, aucun dégât n'a été signalé sur le site de la centrale accidentée de Fukushima Daiichi (N°1), située plus au sud, selon l'opérateur Tokyo Electric Power (Tepco).Evacués jeudi dernier, les techniciens continuaient hier, à injecter de l'azote dans le réacteur 1 afin d'empêcher une explosion d'hydrogène. Entamée jeudi soir, cette opération délicate d'"inertage" devrait durer six jours, selon Tepco, qui envisage de l'appliquer également aux réacteurs 2 et 3 dans les prochains jours.