La Banque centrale européenne engagera en temps opportun et graduellement le dénouement des opérations de politique monétaire non conventionnelles engagées face à la crise, déclare son président Jean-Claude Trichet. Le commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires Joaquin Almunia a quant à lui estimé qu'un accord global existait pour définir des stratégies de sortie des mesures de soutien budgétaire à l'économie, mais qu'il était encore trop tôt pour les mettre en oeuvre. "Nous nous engagerons naturellement en temps opportun et graduellement dans le dénouement de ces opérations non conventionnelles avec le souci absolument fondamental de maintenir (...) l'ancrage des anticipations de moyen terme sur le plan de l'inflation", a dit Jean-Claude Trichet lors d'une conférence sur l'euro organisée par la Caisse des dépôts et l'Euro50 Group. S'agissant de la politique budgétaire, Joaquin Almunia a expliqué qu'"aussi bien au niveau européen qu'au niveau plus global du G20, on est d'accord au niveau politique pour dire qu'il faut définir dès aujourd'hui une stratégie de politique fiscale pour une sortie de la relance". "Ce n'est pas encore le moment de mettre en pratique la stratégie, même s'il faut la définir le plus tôt possible pour améliorer la confiance et la crédibilité vis-à vis des marchés", a-t-il ajouté. Si certains pays doivent, selon lui, commencer dès maintenant la consolidation budgétaire, "en terme agrégé de la zone euro ou de l'Union européenne, le moment venu pour commencer sera 2011". "C'est évident qu'il faut commencer par définir une stratégie budgétaire et comment on va sortir parce que sinon, on sait que si la politique monétaire commence avant, les conséquences sont pires", a-t-il dit, en référence à une hausse des taux d'intérêt. Jean-Claude Trichet a répété qu'il jugeait "extrêmement important" le respect du Pacte de stabilité et de croissance européen, qui limite à 3% et 60% du PIB les niveaux de déficit et de dette publics pour les pays membres de la zone euro. La ministre française de l'Economie, Christine Lagarde, a déclaré à ce sujet, dans un enregistrement vidéo, que "nous devons les uns et les autres nous astreindre à, non pas l'orthodoxie budgétaire, mais (...) à une politique de finances publiques qui soit exigeante et qui soit commune à l'ensemble des pays de la zone euro". Le commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires a confirmé cette semaine sa volonté de voir la France ramener son déficit public à moins de 3% du PIB d'ici 2013, alors que le gouvernement français table sur 2014. Les ministres des Finances de l'UE ont décidé lors de leur dernière réunion le 10 novembre de commencer à retirer les mesures de relance fiscales à partir de 2011 au plus tard au fur et à mesure du redressement économique. La Commission européenne a ensuite fixé des dates limites à 13 pays de l'UE pour la réduction de leurs déficits publics. Ces dates sont comprises entre 2012 et 2014-15.