Les relations bilatérales algéro-américaines sont en passe de connaître un nouveau souffle ces derniers temps. Depuis que des opérateurs économiques US ont manifesté leur intérêt pour l'investissement sur le marché algérien, il y a une semaine à l'occasion de la foire de Chicago, à laquelle l'Algérie vient de prendre part pour la première fois, c'est le marché américain qui tend à s'ouvrir au produit algérien. Le ministre de l'Energie et des Mines, vient en tout cas de dévoiler clairement la volonté de l'Algérie à s'imposer sur le marché US. C'est ainsi qu'en marge du forum bilatéral, US Algeria Energy, qui s'est tenu cette semaine à Washington, Chakib Khellil a manifesté l'intérêt de l'Algérie au marché américain dont elle ambitionne devenir le principal fournisseur en matière de gaz. Le ministre de l'Energie a tenu, en revanche, à rassurer ses homologues US sur les aptitudes de l'Algérie quant à ses capacités à développer une grande industrie gazière et de satisfaire bien des marchés, même au-delà de la région, en allant jusqu'au bassin atlantique. Pour la mise en pratique des projets envisagés par le ministère de l'Energie et des Mines, le membre du gouvernement a même expliqué aux représentants américains que son département est à la recherche de partenaires " fiables " pour la réalisation des différentes étapes de la chaîne, allant des terminaux jusqu'au développement de nouvelles réserves en passant par le transport, la distribution et la transformation. En tout cas, à voir les développements qu'ont enregistrés les relations bilatérales entre les deux pays ces derniers mois, il y a lieu de constater que le marché américain s'ouvre de plus en plus au produit national. D'un autre côté, d'aucuns ont remarqué que, décidément, c'est sur le marché US que les opérateurs économiques et les produits algériens trouvent le moins de contraintes. Pour mieux illustrer ce fait, il suffit de rappeler les obstacles rencontrés par l'Algérie sur le marché européen du gaz, à savoir les Espagnols qui veulent purement et simplement étouffer le champ d'intervention de Sonatrach sur le marché hispanique en limitant ses fournitures en matière de gaz à 30% seulement des besoins du marché local. Non loin de l'Espagne, sur le marché français, en dépit de son statut du premier partenaire économique de l'Algérie, Sonatrach n'a pas manqué d'affronter des embûches et non des moindres. Il y a quelques mois, pour freiner la dynamique de l'entreprise nationale, plusieurs cercles d'influence dans l'Hexagone ont tout fait pour empêcher Sonatrach d'ouvrir ses propres agences de distribution de gaz sur le marché français. Pour mieux contenir l'action de Sonatrach et limiter son champ d'intervention, le nouvellement élu président de la République française, Nicolas Sarkozy, a proposé une liaison étroite entre l'entreprise nationale et l'entreprise française, GDF (Gaz de France). En tout cas, la coopération dans le domaine de gaz devient le souci numéro un à l'échelle mondiale au vu des enjeux que renferme le secteur énergétique. Parmi les pays producteurs, l'Algérie joue un des premiers rôles, ceci au moment où les investissements des pays arabes dans le secteur de l'énergie nécessitent quelque 345 milliards de dollars entre 2007 et 2011, selon les estimations de l'APICORP (Arab Petroleum Investment Corporation). Il a été également relevé que la valeur des exportations pétrolières des pays arabes a fortement progressé ces trois dernières années.