Les Américains ont changé de vision lorsqu'il s'agit de l'Algérie. C'est ce qu'il y a lieu de conclure en tenant compte des nouvelles intentions que nourrissent, désormais, les milieux économiques US vis-à-vis du marché national. En effet, de plus en plus de firmes américaines manifestent de l'intérêt pour conquérir les différents secteurs d'activité outre celui des hydrocarbures. Premier signe de changement : la participation renforcée des entreprises US à la 41e Foire internationale d'Alger (FIA) qui se tiendra au mois de juin prochain. La mobilisation des entreprises américaines à marquer leur participation à cette manifestation économique d'envergure internationale, qu'Alger à l'habitude d'abriter annuellement, a été confirmée lors de la récente visite effectuée dans la capitale, il y a moins de deux semaines, par une trentaine d'hommes d'affaires américains. Les observateurs ayant toujours été au fait des relations bilatérales entre l'Algérie et le pays de G. W. Bush ont estimé que le rapprochement entre les deux parties est en passe de se concrétiser en se référant à l'intensification des initiatives dans ce sens ces derniers jours à la faveur de cette visite, première du genre à être organisée par US-Algeria Business Council (US-ABC), une association professionnelle réunissant des entreprises américaines et algériennes, créée en 2002 et co-dirigée par Ismail Chikhoune et Don Deline, vice-président de la major pétrolière Halliburton. En effet, il y a quelques années, les milieux économiques américains, ont toujours été présentés comme étant les seuls parmi les partenaires de l'Algérie à l'échelle internationale à avoir limité l'intérêt qu'ils nourrissaient pour l'Algérie aux seuls domaines pétrolier et gazier et leur objectif primordial a été l'investissement dans l'exploration et l'exploitation des champs de pétrole et de gaz. Mais, eu égard à la nouvelle tendance que viennent de prendre les relations entre les deux pays, il est clair que les Américains commencent à voir le marché national sous un autre angle. D'emblée, les opérateurs économiques US sont de plus en plus nombreux à afficher de l'optimisme pour venir investir dans les secteurs de l'industrie, des travaux publics et du bâtiment à la faveur du vaste programme de développement que le gouvernement a déployé ces dernières années. Ceci se concrétise, ainsi, à travers l'engagement de boîtes américaines à s'impliquer dans des projets comme la réalisation des stations de dessalement de l'eau de mer et la réalisation de divers projets immobiliers. Selon des sources proches des milieux américains en Algérie, le co-responsable de US-ABC, Don Deline, a annoncé que des négociations sont déjà entamées pour certains projets dans les secteurs des équipements industriels, des infrastructures et des ressources en eau. Des délégations d'hommes d'affaires américains sont attendues prochainement à Alger pour des prospections dans le domaine agricole. Tout en restant optimiste sur l'avenir des relations bilatérales entre les deux pays, ce dernier a ajouté que "les hommes d'affaires américains sont attentifs aux opportunités offertes dans les secteurs des infrastructures, des ressources en eau. Il existe des projets de construction de routes, d'aéroports, de chemins de fer. Cela nous intéresse. Nous cherchons des marchés nouveaux pour y travailler". Dans l'ensemble, il y a lieu de préciser que l'Algérie est le premier partenaire des Etats-Unis au Maghreb et le deuxième en Afrique.