S'exprimant sur les ondes de la Radio nationale, Farouk Ksentini, président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'homme, a fait jeudi sur les ondes de la Chaîne II de la Radio nationale , une évaluation des résultats de la charte sur la réconciliation nationale, qu'il juge «satisfaisante». Pour lui, la repentance de plus de 300 terroristes, soit la moitié de ceux au maquis, «est fortement appréciable et un acquis pour le pays». Néanmoins, il a évoqué des lenteurs de l'administration quant au traitement de certains dossiers et la délivrance de documents administratifs. La bureaucratie reste, à ses yeux, un handicap sérieux pour l'avancement de cette politique. Il appelle, à l'occasion, les responsables à plus de souplesse et de rigueur. M. Ksentini, évoquant la prorogation du délai de la charte, a souligné que seul le président de la République est habilité à prendre toute mesure allant dans ce sens. Sur un autre registre, M. Ksentini a affirmé que tout est clair concernant la question du retour politique des dirigeants du parti dissous. Selon lui, «la loi a tranché et j'y adhère». Concernant le dossier des disparus, M. Ksentini a estimé que certaines ONG «avancent des chiffres sans donner du concret, ce qui est contradictoire. Dans la commission que je préside, nous avons 6 146 cas recensés avec leurs dossiers à l'appui, la commission ne comptabilise que les cas qu'elle traite réellement.» Evoquant la réforme de la justice, l'invité de la Radio nationale a posé comme préalable l'assainissement du corps des magistrats en estimant que la corruption dans ce secteur est un sérieux problème qu'il faut prendre en charge en urgence. «Une partie minime de ce corps, en usant de ces pratiques malsaines, porte préjudice à l'exercice de ce métier» a-t-il affirmé concluant que la corruption est devenue «un sport national».