Jamais les moyens de financement n'ont été aussi abondants au point où l'Algérie est placée au rang de puissance financière. On aurait aimé que de puissance financière régionale on passe au rang de puissance économique régionale. Ce ne sont pourtant pas les moyens matériels qui manquent, ni les ressources humaines. Nous pouvons dire en quelque sorte que l'Algérie a beaucoup investi dans le financement de la formation de cadres pour les pays étrangers. Le nombre des cadres universitaires algériens exilés est effarant. Rappelons-nous seulement que le chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, avait averti, il y a quelques années, que la chance historique de financer la croissance à un tel niveau record de dépense publique ne reviendra peut-être plus jamais et qu'il faudrait vraiment se mobiliser de façon à faire réussir le programme pour lequel ont été consenties des dépenses aussi colossales, soit un montant supérieur à l'ensemble des dépenses cumulées depuis l'Indépendance nationale. Oublions que nos cadres sont partis définitivement et retenons ceux qui sont encore là. Qu'au moins, ceux-là soient aidés pour s'impliquer dans le développement. A quel niveau de développement parviendrons-nous à chaque étape du processus de notre adaptation à l'économie de marché ? Arriverons-nous réellement à nous y adapter? De toute façon, le pays s'est vraiment adapté en tant que puissance régionale financière, c'est-à-dire en tant que bon et grand client. Le lien a été fait entre la dépense publique, qui repose sur une mono ressource, et la croissance réalisée, c'est-à-dire que nous sommes pas trop éloignés de la cause de la crise de 1986. Que le cours du pétrole s'effondre et nous nous effondrons avec lui. C'est la lecture principale qui est faite de notre économie lorsqu'on insiste beaucoup sur l'impérieuse nécessité de la diversification des ressources de celle-ci.A quels différents niveaux de développement d'un processus échéancier ? Cela fait des décennies qu'il est constamment rappelé aux populations que l'Algérie avance inexorablement sur la voie du développement. Dans les années 80, nous devions atteindre le niveau de développement de l'Espagne sans qu'il ne soit utile de demander à cette dernière de ralentir ou même stopper l'essor de son économie pour qu'elle attende qu'on la rejoigne. Depuis cette révélation, les forces disponibles se sont-elles mobilisées pour faire " réussir le programme " ? Sans doute que cet appel qui ne dit pas son nom exprimait plutôt un niveau élevé d'alarme et devait relever d'un constat, à savoir que la mobilisation n'était pas au rendez-vous, en tout cas pas au niveau espéré. Le Président lui-même a tiré la sonnette d'alarme, à savoir qu'il serait possible de retourner à l'époque des vaches maigres si on ne retrousse pas les manches.