Les vrais desseins des puissances occidentales dans leur stratégiecontre le régime libyen s'affichent de plus en plus. Au-delà de l'appui militaro-politique contre Al Kadhafi ce sont les richesses énergétiques et minières du pays qui sont convoitées.Cette ambition est clairement affichée par l'Italie qui s'apprête à organiser sur son sol une conférence internationale sur le pétrole libyen. Plusieurs pays sont invités, notamment européens et les Etats-Unis, sont invités à prendre part à cette rencontre qui aura lieu au courant du mois de mai prochain, vraisemblablement, dans la capitale de la péninsule, Rome. Les débats porteront, selon l'entourage de Berlusconi, sur " les moyens de commercialiser le pétrole libyen produit dans les régions contrôlées par la rébellion ". Les mêmes sources ont donné plus de précisions en affirmant hier que " cette réunion rassemblera à Rome des pays occidentaux et arabes et portera sur les moyens d'autoriser la vente de produits pétroliers produits en Cyrénaïque ". La déclaration a été confirmée par le ministre italien des Affaires étrangères, Franco Frattini, à l'issue d'un entretien avec le président du Conseil national de transition libyen (CNT), Moustafa Abdeldjeïl, relayé par les agences de presse. Cette option est, toutefois, approuvée par l'opposition libyenne qui contrôle actuellement plusieurs régions pétrolières du pays. Le chef du CNT a déclaré que l'Italie, la France et le Qatar, qui ont reconnu la légitimité du Conseil, seraient favorisés dans les futures relations avec un gouvernement créé par les rebelles. En conséquence, il n'y a pas lieu d'exclure le pétrole libyen et sa commercialisation sur le marché international du centre de ces nouvelles relations entre le futur régime de Tripoli avec le monde occidental. Les convoitises que suscite le pétrole de ce pays, 4ème producteur au niveau africain avec près de deux millions de barils par jour, sont un secret de polichinelle dans les milieux financiers américains. Au sein de l'opinion publique libyenne, si la grande majorité des internautes sympathisants de la révolution libyenne applaudit à l'engagement de la coalition et remercie ses membres, tous affirment haut et fort ne pas être dupes. Faisant fi des discours démocratiques des uns et des autres et de leurs engagements supposément désintéressés, les commentaires vont bon train sur les intérêts pétroliers en jeu. Un entretien accordé récemment par Donald Trump, le milliardaire américain qui envisage de briguer la Maison Blanche en 2012, au Wall Street Journal, a ajouté de l'eau à leur moulin. Dénonçant la mollesse de l'engagement américain en Libye, il a développé sa position : " soit j'irais en Libye et je prendrais le pétrole soit je n'irais pas ", a-t-il défendu, notant que, " dans l'histoire, quand on faisait la guerre et qu'on gagnait, le pays vaincu vous appartenait . Pour la coalition qui appuie l'opposition libyenne, la maîtrise et l'exploitation des raffineries, unique source de revenus pour les rebelles, constitue un enjeu de taille. Le 13 avril dernier, est-il utile de rappeler, un porte-parole de l'insurrection a indiqué que les raffineries qu'ils contrôlaient produisent 100 000 barils de pétrole par jour (bpj) mais n'en exportent qu'une quantité minime avec le soutien du Qatar. Dans la foulée des tensions qui s'exacerbent dans toute la région du Moyen -Orient et de l'Afrique du nord, les cours du brut continuent dans leur tendance haussière. En effet, les dernières statistiques pétrolières américaines, baromètre de la demande, étaient mieux orientées que prévu hier. En effet, selon l'Energy information agency (EIA), les stocks commerciaux de pétrole brut aux Etats-Unis ont reculé la semaine dernière de 2,3 millions de barils à 356,97 millions d'unités, alors que le marché anticipait à l'inverse une hausse qui leur aurait fait franchir la barre symbolique des 360 millions d'unités.