La restauration des monuments, est une affaire de connaissance et de sous. Il serait plus facile selon les spécialistes, de construire un monument que de le restaurer, ça coûte moins et c'est moins prenant. A skikda, le débat a été lancé hier, à l'occasion d'un colloque national sur la restauration des monuments historiques en Algérie. Intitulé "Les projets de restauration du riche patrimoine en Algérie, réalités et perspectives", cette rencontre de deux jours, initiée par la direction de la Culture de Skikda à l'occasion de la célébration du mois du patrimoine (18 avril-18mai), rassemble des universitaires de Constantine, de Skikda, de Guelma et d'Alger. Elle vise, selon ses organisateurs, à dresser un "état des lieux" des chantiers de restauration des monuments et des vestiges historiques lancés en Algérie, ainsi que des chantiers projetés pour l'avenir. Travail difficile, le responsable de la fondation Casbah, Mabtouche, et on se le rappelle, avait déclaré que la plupart des vestiges algériens et même la Casbah menacent ruine. Dans ce cadre, le président a mis l'accent sur la nécessité de "relancer le plan entamé par la Fondation en 1998 en vertu duquel, la Casbah a été subdivisée en quartiers et les locataires appelés à évacuer les habitations en vue de permettre aux propriétaires de procéder aux travaux de restauration". Travaux qui devront, a-t-il ajouté, "respecter le cachet architectural originel en utilisant les matériaux de construction adaptés, tout en évitant d'introduire des réaménagements sans autorisation préalable", avant d'insister sur le nécessaire "retour au plan sus-cité" sans lequel la sauvegarde de la Casbah ne saurait être effective. Il a qualifié l'état de dégradation avancé de cette ville antique, témoin de plusieurs étapes historiques de l'Algérie, de "problème purement culturel", avant de préciser que "nous n'appelons pas à transformer la ville en musée, mais plutôt à en faire un pôle économique de par sa valeur culturelle, artistique et touristique". A cet effet, la Fondation a exhorté le ministère de la Culture à mobiliser tous les moyens pour palier à cette situation. Il faut dire que ça, ce n'est qu'un nième cri parmi des centaines à travers le pays.