Les «projets de restauration du riche patrimoine en Algérie», leurs «réalités et perspectives» sont au centre d'un colloque national organisé dimanche à Skikda à l'occasion du coup d'envoi du Mois du patrimoine. Cette rencontre de deux jours, initiée par la direction de la culture de Skikda, en coordination avec l'université du 20-Août 1955 et les directions du tourisme, de la construction et de l'urbanisme, et la commune, a rassemblé des universitaires de Constantine, de Skikda, de Guelma et de Oum El Bouaghi. Elle vise, selon ses organisateurs, à dresser un «état des lieux» des chantiers de restauration des monuments et des vestiges historiques lancés en Algérie, ainsi que des chantiers projetés pour l'avenir. Les travaux seront axés sur l'exploitation touristique du patrimoine restauré, ainsi que sur les textes de loi réglementant les opérations de restauration. Selon l'architecte Hocine Taoutaou de l'université de Oum El Bouaghi, il est important de sensibiliser les citoyens pour une conservation, assurée par tous, du patrimoine culturel, historique et archéologique dans l'ensemble des wilayas du pays. Un tel colloque doit aussi être celui de la sensibilisation, a-t-il ajouté, soulignant que le public «s'implique d'autant mieux dans l'effort de conservation du patrimoine lorsqu'il comprend que celui-ci participe à la construction de sa propre identité et de celle des générations montantes». Mme Meriama Chaouch-Benchérif, professeur d'architecture à l'université de Constantine, a mis, pour sa part, l'accent dans son intervention sur le «voyage à travers le temps» qu'offre la conservation des vestiges de différentes époques. «Les principales civilisations ont laissé des traces en Algérie, ce qui constitue une chance que les contemporains ne doivent pas négliger», a-t-elle estimé. Cette enseignante universitaire a également souligné que l'Algérie est «le deuxième pays du monde, après l'Italie, en termes de richesses archéologiques». Les débats ont porté, au cours de la première journée de cette rencontre, sur les problèmes techniques posés par la restauration des maisons traditionnelles et les moyens d'assurer leur entretien. La direction de la culture a organisé, de son côté, plusieurs expositions de photographies sur les vestiges archéologiques de la région, sur l'artisanat traditionnel et sur le Musée national des arts et cultures populaires d'Alger.