La Banque mondiale, qui redoute les effets de la flambée des prix en Chine, insiste sur les risques d'une crise de l'immobilier.Le Fonds monétaire international (FMI) a évalué dans son dernier rapport sur l'Asie-Pacifique, la croissance de la région, qui reste le moteur de l'économie mondiale de 7 % en 2011 et en 2012. La Chine et l'Inde, en particulier, devraient progresser de 9,5 % et de 8 % respectivement pour les deux ans à venir. La Banque mondiale vient de revoir à la hausse sa prévision de croissance de la Chine, à 9,3 % cette année et à 8,7 % l'an prochain. Mais les deux institutions estiment que plusieurs dangers menacent cette région en pleine croissance. Le FMI a indiqué que l'afflux de capitaux étrangers, attirés par des rendements supérieurs à ceux offerts par l'Europe et par les Etats-Unis, est un sujet d'inquiétude. Le FMI a prévenu que la Corée du Sud, l'Inde et l'Indonésie ont pris des mesures pour limiter l'appréciation de leurs devises, en cas de changes flottants, ou la hausse de l'inflation, par création monétaire. L'inflation alimente les risques de surchauffe, sur fond de hausse des prix alimentaires et énergétiques, notant aussi que la Chine a culminé en mars à 5,4 %, son plus haut niveau depuis plus de deux ans et demi. La Banque mondiale, qui redoute les effets de la flambée des prix en Chine, insiste sur les risques d'une crise de l'immobilier qui ralentirait systématiquement le secteur du bâtiment et aurait un grand impact sur l'économie et le bilan des banques. Elle ajoute qu'un revirement de l'immobilier affecterait lui aussi, les finances des gouvernements locaux, qui sont responsables d'une grande partie des investissements dans les infrastructures et sont d'importants clients du système bancaire. Dépendance énergétique Danger supplémentaire pour l'empire du Milieu, note le Fonds monétaire international, la Chine est également très dépendante du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord pour ses approvisionnements pétroliers, tout comme le Japon, pour lequel l'organisme révise sans surprise à la baisse ses prévisions de croissance pour 2011 de 1,6 % à 1,4 % en raison du séisme qui a ravagé le pays le 11 mars dernier. Mais dès 2012 la progression du produit intérieur brut de l'Archipel devrait remonter à 2,1 % grâce aux dépenses de reconstructions, affirme le FMI. Jeudi, Tokyo a annoncé une chute de sa production industrielle de 15,3 % entre février et mars, la plus forte jamais enregistrée par le Japon et une baisse de la consommation des ménages de 8,5 % comparée à la même période de l'an dernier. Le chômage, quant à lui, est resté stable en mars, à 4,5 %, mais, soulignait le gouvernement, les chiffres concernant le nord-est de l'Archipel n'ont pas encore pu y être inclus.