Face à une situation de crise qui plane de plus en plus sur le marché de base et tensions qui menacent davantage le secteur agricole, particulièrement dans la spirale des changements climatiques de ces dernières années, les principaux producteurs et exportateurs de produits agricoles sont interpellés par le mouvement associatif et autres organisations de la société civile afin de mobiliser leurs efforts et d'orienter leurs actions vers l'objectif principal qui est celui de renforcer la sécurité alimentaire dans le monde. Les appels qui viennent d'être lancés ce week-end, à la veille de la fête du 1er mai, ont été adressés exclusivement aux pays regroupés au sein du cercle du G20. En effet, " réduire la faim dans le monde et renforcer l'agriculture paysanne et familiale supposent des réformes profondes en matière agricole, remettant radicalement en cause les politiques de libéralisation des marchés, comme celle de l'Union européenne avec la Politique agricole commune (PAC). Ces politiques ont provoqué spéculation, dumping social, dégradation de l'environnement et des conditions de vie des paysans et des paysannes au Nord et au Sud ", est-il souligné en préambule de la pétition qui vient d'être lancé à travers les principales régions du monde. Ainsi, " à l'heure où la France assure la présidence du G20, poursuit la pétition, nous appelons le président de la République et le ministre de l'Agriculture à favoriser des politiques, des modes de production et de consommation durables et équitables qui permettent aux Etats d'assurer leur souveraineté alimentaire et le droit à l'alimentation de leur population. Ces politiques doivent, est-il souligné dans la pétition en question, " soutenir et protéger l'agriculture paysanne et familiale respectueuse de l'environnement, en Europe et dans les pays du Sud, prendre en compte les besoins spécifiques des paysannes, nombreuses dans les pays du Sud, rétablir des mécanismes publics de stockage, de stabilisation des prix et de maîtrise de l'offre aux niveaux national et régional, favorisant les exploitations paysannes et familiales et garantissant un revenu stable aux agriculteurs et des prix raisonnables aux consommateurs, s'attaquer à la spéculation sur les produits agricoles, arrêter les accaparements de terre et le soutien massif aux agro-carburants, renforcer, réformer et démocratiser les Nations unies, afin qu'elles deviennent l'instance principale de décision de ces régulations mondiales fondées sur la souveraineté alimentaire, la coopération et la solidarité ". La pétition en question a eu l'aval de plus d'une dizaine d'organisations de renommée international et activant dans le domaine de la sécurité alimentaire et de la lutte contre la pauvreté. Il s'agit, entre autres, d'Artisans duMonde,ATTAC,la Confédération paysanne et Peuples Solidaires/ActionAid. Elle est soutenue par : AITEC, Amis de la Terre, Campagne " Mondialisons nos Solidarités ", CCFD, Terre Solidaire, Comité français pour la solidarité internationale (CFSI), CRID, Eau Vive, Elevages Sans Frontières, Fédération Syndicale Unitaire (FSU), Frères des Hommes, GRET, Ingénieurs Sans Frontières, Marche Mondiale des Femmes France, Oxfam France, Réseau Foi et Justice Afrique Europe, Ritimo, Solidarité,Terre des Hommes France, Union syndicale Solidaires. En tout cas, il est utile de relever que le défi alimentaire devient de plus en plus accru, dans la conjoncture actuelle, où les conditions climatiques très difficiles ont affaibli la production agricole dans des pays comme les Etats-Unis, la France ou la Russie. Ceci au moment où la flambée des cours des produits de base s'accentue à la faveur de l'envolée permanente des marchés boursiers.