Le séisme et le tsunami ont eu raison des ventes de véhicules neufs au Japon, provoquant une chute de 51% au mois d'avril. le Japon enregistre ainsi son pire recul. Cet écroulement général s'explique par la baisse de plus de la moitié de la production des constructeurs nippons, dont plusieurs fournisseurs de composants et pièces détachées ont été gravement touchés par le désastre naturel qui a ravagé le nord-est du Japon où se trouvent de nombreuses usines. Le secteur automobile n'est pas le seul, la production industrielle dans son ensemble a enregistré un plongeon record en mars. Elle a chuté de 15,3% par rapport à celle de février, un recul mensuel jamais vu depuis la mise en place de cet indicateur en 1953. Plusieurs usines d'électronique ont aussi été touchées mais n'ont publié aucune prévision pour l'exercice budgétaire 2011-2012. Mis à part les dégâts des infrastructures et des usines du Tohoku, la catastrophe a contraint à l'arrêt de centrales nucléaires et thermiques. Après avoir subi des coupures de courant, les usines du Tohoku mais aussi de la mégapole de Tokyo devraient par conséquent restreindre leur consommation d'électricité lors du pic de consommation estival. En outre, les transports routiers et ferroviaires ont aussi été perturbés pendant des semaines, gênant la logistique industrielle. Au final, si la production des usines a fondu d'un tiers dans le Tohoku, elle s'est aussi réduite de 13,5% dans le reste du pays. Des dépenses comprimées Les Japonais ont comprimé leurs dépenses jugées comme étant non essentielles, telles que les loisirs, l'achat de voitures ou de vêtements. La consommation moyenne des ménages a baissé de 8,5% en mars sur un an. Selon une enquête gouvernementale, la production industrielle redémarrera à un rythme modéré. Si les constructeurs automobile devraient souffrir du manque d'approvisionnement jusqu'à l'automne, le BTP, l'industrie lourde et les télécommunications vont bénéficier de commandes importantes assez vite. L'excédent commercial, de son côté, a plongé de 78,9% en mars dernier sur un an. Les exportations ont baissé de 2,2% par rapport au même mois de l'an passé, leur premier recul depuis 16 mois. Les ventes de voitures à l'étranger ont chuté de plus d'un quart d'une année sur l'autre. Les enregistreurs vidéo sont aussi moins écoulés, tout comme les appareils électroniques audio (-31%). Les importations ont augmenté pour leur part de 11,9%, continuant d'être tirées par la hausse des prix du pétrole en lien avec les événements en Afrique du Nord et au Moyen-Orient. La baisse des prix est due pour l'essentiel à la montée des cours du pétrole. Toujours en mars, le chômage est resté stable au bas niveau de 4,6%, une statistique compilée sans les données du Tohoku, indisponibles. Au final, le produit intérieur brut du Japon devrait baisser de façon importante au deuxième trimestre 2011, de façon moins grave que le plongeon d'environ 20%, en rythme annuel, observé après la faillite soudaine de la banque américaine Lehman Brothers en septembre 2008.