Le centre international de presse a vécu, hier, au rythme des conférences de presse animées par les partis politiques. A tout seigneur, tout honneur, la secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Mme Louisa Hanoune, a affirmé que le taux d'abstention aux élections législatives ne constitue pas une traduction des appels au boycott de l'intérieur ou de l'extérieur du pays. Le taux d'abstention de 64% est plutôt "un cri de détresse et de mécontentement des citoyens envers les politiques qui n'ont pas répondu aux attentes des citoyens", a-t-elle indiqué. Mme Hanoune a considéré également les résultats du scrutin comme un rejet des politiques de privatisation des entreprises, de l'encouragement à l'investissement étranger (au lieu de l'investissement national) dans les secteurs public et privé. Elle ajoutera que le scrutin s'est déroulé dans des "conditions normales, beaucoup mieux" que les précédentes échéances électorales, malgré, a-t-elle dit, les récents attentats terroristes visant la déstabilisation du processus démocratique en Algérie. La SG du PT a qualifié ces élections de "victoire pour le processus de paix et de réconciliation nationale, pour la démocratie et envers la souveraineté nationale". Néanmoins, a-t-elle dit, certains "anomalies" et "dépassements" ont été enregistrés dans quelques wilayas du pays, notamment à Tizi Ouzou et Sétif. Elle a affirmé que des militants de partis politiques et certains agents de l'administration, sympathisants de ces partis, étaient derrière ces dépassements. "Cela ne signifie pas, a-t-elle assuré, une accusation contre les leaders des partis ou l'administration centrale qui a fait son travail". A propos des 26 sièges obtenus par le PT à l'Assemblée populaire nationale (APN), Mme Hanoune, qui a souligné une "avancée conséquente" de son parti au parlement, a indiqué que cela est dû au fait que sa base a "triplé" depuis les élections législatives de 2002. Elle a précisé, en outre, que sur les 26 sièges obtenus par son parti, 11 femmes ont été élues, indiquant que 10 sièges ont été obtenus à Alger. Moussa Touati président du Front national algérien, s'est dit, de son coté, convaincu qu'une faute "technique" s'est produite dans l'enregistrement des résultats du scrutin du 17 mai dernier. Le SG du FNA, rejetant le bilan de vote dressé par Yazid Zerhouni, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, soulignera que son parti a obtenu "officiellement 15 sièges au lieu des 13, annoncé lors du vote". Il avancera, pour preuve, que le FNA détient les preuves de ce qu'il avance comme anomalies enregistrées le jour du vote. Les deux sièges "officiellement acquis", d'après lui, et qui n'ont pas été signalés sont ceux obtenus dans les deux wilayas de Mila et de Sétif. "Nous avons les preuves. Les PV de ses deux wilayas sont à notre disposition. Il s'agit d'une faute technique. En réalité nous avons eu officiellement 15 sièges au lieu de 13. Nous avons formulé sept recours auprès du Conseil constitutionnel pour les dépassements constaté au niveau des wilayas d'Oran, de Mila, de Guelma, de Boumerdes et de Blida", a-t-il dit lors d'une conférence de presse animée hier. Ali Boukhezna du Mouvement de l'entente nationale (MEN) a exprimé, pour sa part, sa satisfaction pour les sièges que son parti a obtenus. "Nous sommes satisfaits du nombre de sièges remportés lors des élections législatives. Le résultat est l'objectif par rapport à la mobilisation et aux efforts que nous avons fournis. Nous avons maintenant 4 élus qui siègeront au Parlement, dont une jeune femme", dira-t-il lors d'une conférence de presse organisée au centre international de presse à alger. Les 4 élus sont issus des wilayas de Relizane, Tiaret, Mostaganem et Bouira.