La feuille de route pour le secteur du tourisme adoptée par le gouvernement au mois de mars 2006 porte sur la mise en place d'un plan d'action à horizon 2015. Cela porte plus exactement sur la valorisation en matière touristique et hôtelière, la mise à niveau des infrastructures déjà existantes, à savoir un parc hôtelier de 85 000 lits. Selon le ministre du Tourisme, M. Noureddine Moussa, 70% de ce parc ne répondent pas aux normes internationales et par conséquent, l'opération de mise à niveau est nécessaire. " Dans le cadre de ce rattrapage, nous voulons nous mettre au niveau actuel de nos voisins, c'est-à-dire la réalisation d'un parc de plus de 120 000 lits à l'horizon 2015 adaptés à la norme internationale ", a-t-il indiqué. Il s'agit également, d'élever " la prestation touristique et la mettre au niveau de ce qui est demandé par le marché international du tourisme ". Il explique dans ce contexte qu'aujourd'hui, le touriste est exigeant, "si nous voulons prendre notre part dans ce fabuleux marché qui se développe dans le Bassin méditerranéen, il faut nous mettre au niveau international ". Le troisième axe qui est le pivot de la stratégie du gouvernement dans le secteur du tourisme, c'est, d'après Noureddine Moussa, la ressource humaine. " Nous ne pouvons pas passer au développement touristique, quand bien même on aurait les meilleurs atouts du monde sans la ressource humaine pour l'exploitation d'infrastructures touristiques et hôtelières, et nous ne pouvons pas prétendre à grand-chose ", explique encore le ministre. Il définit le quatrième axe comme un chemin obligatoire à suivre, à savoir l'action de promotion et de communication. " Nous allons vers la professionnalisation de ces activités. Il faut faire connaître la destination Algérie ", a-t-il dit. Le ministre annonce qu'au niveau de son secteur plus de 40 groupes et sociétés étrangères ont été reçus et ont émis le vœu d'investir en Algérie. Il cite à cet effet la réalisation de l'hôtel " Mariott " au niveau de Club des Pins et qui sera réalisé en partenariat avec trois sociétés pour une capacité de 394 lits. Il indiquera que le Conseil national d'investissement (CNI) a donné son accord pour la réalisation d'un complexe d'affaires confiée à Cosider et à la société " Lapidair ", qui comprendra un hôtel cinq étoiles de 512 chambres. Il y a, toujours d'après le ministre, le lancement, dans le cadre de la société " Sieha " (association Mehri-Accor) à Bab Ezzouar d'un projet de réalisation d'un hôtel de 230 lits. Il y a la réalisation de quatre hôtels à Constantine. Il rappellera l'inauguration récente faite par le président de la République d'un hôtel 4 étoiles à Annaba. Concernant les autres projets, il dit qu'ils sont au stade de la maturation des études, soulignant par contre qu'il s'agit de projets estimés à plus de 25 milliards de dinars l'unité. Le ministre a rappelé que jusqu'à présent, il n'y a aucun problème de foncier concernant le groupe " Emaar ". " Le gouvernement algérien a déclaré la ZET colonel Abbas, décrété zone d'utilité publique. Toutes les dispositions ont été prises avec la wilaya de Tipasa pour la mise à la disposition de cet investisseur de l'espace foncier ". M. Noureddine Moussa, parlant du tourisme saharien, précise que c'est un tourisme qui s'adresse à une clientèle avertie qui est soucieuse des questions environnementales aussi " nous devons faire attention au développement touristique, au développement des infrastructures dans le Sud ". Il indiquera qu'il y a quelques demandes d'investissement par rapport à l'investissement dans cet espace. " Les gens qui choisissent ces espaces sahariens, choisissent le dépaysement, la découverte, l'aventure. Ils n'ont pas besoin d'hôtels cinq étoiles, mais il faut les accompagner avec des infrastructures légères adaptées à l'environnement et adaptées à leur demande, " Précise-t-il encore . Il fera remarquer, dans ce cadre, que la loi sur le tourisme et les agences de voyage a été ouverte. " Nous voulons dans le futur, qu'il y ait de véritables tours-opérateurs capables de vendre la prestation voyage du début jusqu'à la fin. Nous voulons plus d'agences qui attendent l'arrivée de quelques touristes pour donner une prestation quelconque ". Il insistera à dire qu'il s'agit de professionnaliser l'agence de voyage, " l'amendement de la loi est en chantier et nous ferons tout pour regrouper les professionnels pour qu'ils soient de plus en plus soucieux de cette activité ", dira-t-il enfin.