Le conseil national économique et social (Cnes) suit avec beaucoup d'attention les derniers développements sur la scène socioéconomique. Son président, Mohamed Seghir Babes, est revenu longuement sur cette question, hier, sur les ondes de la chaîne III de la Radio nationale. Aux interrogations émises sur certaines dispositions, il apporte des réponses sous forme de contribution du Cnes qui rendra bientôt son rapport de conjoncture. Un rapport qui comportera justement " l'analyse de la situation économique du pays à l'aune de la conjoncture mondiale ", a-t-il précisé. Parmi les remarques faites par le président du Cnes, il y a d'abord celle relative à la loi de finances complémentaire 2011 dont le budget de fonctionnement a augmenté de " 25% ". Ce qui n'est pas rien, assure-t-il. Car à son avis ce taux représente des dépenses lourdes pour l'Etat de l'ordre de 23 milliards de dollars. Le gouvernement doit ainsi s'atteler à l'appliquer, rappelle Mohamed Seghir Babes, qui ne manque pas de souligner que la hausse du budget de fonctionnement est le résultat des dernières augmentations salariales décidées par le gouvernement suite aux mouvements de protestation ayant touché plusieurs secteurs. Il livre à ce propos sa vision de la situation estimant que de telles revendications sont " légitimes et elles sont en train de se réaliser à travers des rattrapages". Néanmoins, la " surenchère est porteuse de dérives ", avertit, par ailleurs, le président du Cnes. L'institution consultative qu'il gère émet à ce sujet quelques orientations dont la plus importante annoncée par Mohamed Seghir Babes est de pouvoir " décaler certains projets d'investissements publics pour faire face à ces nouvelles dépenses ", ajoutant qu'il " faut qu'il y ait des arbitrages ". Dans ce registre, le président du Cnes tient à préciser que les méga-projets doivent être maintenus et que les programmes inscrits dans les trois programmes sont en fait le rattrapage des retards accumulés durant des décennies. Autre consigne du Cnes concerne la croissance, et sur ce point, le Conseil, par la voix de son président, demande " d'aller vers un autre régime de croissance ". Plus explicite, il cite le problème de l'inflation qui reste dans les " limites générales " dont les mesures prises pour y faire face sont basées sur la rente pétrolière. La solution, selon lui, est la mise en place d'une vision d'après-pétrole. Le président du Cnes est revenu enfin sur les rendez-vous qu'il prépare comme les états généraux sur la société civile qui auront lieu le 14 juin prochain. Il s'agit, explique Mohamed Seghir Babes, d'un " espace délibératif pour la société civile qui vient dans le sillage du discours du président de la République ".