La 4ème conférence des Nations unies sur les pays les moins avancés (PMA) a annoncé vendredi le lancement d'un programme d'action décennal afin de combattre la pauvreté dans les 48 pays les plus pauvres de la planète, a indiqué l'ONU dans un communiqué. Ce plan, adopté à l'issue de cette conférence onusienne du 9 au 13 mai à Istanbul (Turquie) prévoit de renforcer l'aide au développement et d'améliorer les conditions d'accès au marché des PMA, en mettant l'accent sur les capacités de production de ces pays comme moyen d'éradiquer la pauvreté. Les pays développés participants à la Conférence de l'ONU se sont engagés à atteindre l'objectif de 0,15% à 0,20% de leur revenu national destiné à l'aide au développement (APD). Cela entraînera une augmentation significative de l'aide publique au développement (APD) aux PMA, étant donné que les niveaux d'aide sont actuellement légèrement inférieurs à 0,1% de leur revenu national brut. Les pays développés se sont également mis d'accord pour faciliter l'accès au marché des PMA en abaissant ou en éliminant les droits de douanes non tarifaires injustifiées ou discriminatoires. Le programme d'action met l'accent sur les capacités de production et les infrastructures des PMA. Le premier ministre du Népal, pays actuellement à la tête des PMA, Nath Khanal Jhala, a rappelé que la croissance des PMA avait dépassé la croissance moyenne au niveau mondial, mais qu'elle n'a pas profité à tous les PMA et par conséquent, l'amélioration du niveau de vie n'a pas été substantielle et soutenue. De son côté, le sous-secrétaire général de l'ONU, Haut Représentant pour les PMA, les pays en développement enclavés et les petits Etats en développement, Cheick Sidi Diarra, a déclaré que l'accent mis sur la capacité de production est un moyen privilégié pour les PMA de moderniser et de diversifier les économies, de créer des emplois et d'engager des moyens durables pour finalement éradiquer la pauvreté. Dans une conjoncture où les prix des denrées alimentaires sont élevés, il a été souligné que la revitalisation de l'agriculture et la sécurité alimentaire devaient faire l'objet d'actions prioritaires. Le programme d'action souligne également la nécessité de faire face aux effets néfastes des changements climatiques. Par ailleurs, trois Etats du Pacifique devraient quitter le groupe des pays les moins avancés (PMA) d'ici trois à cinq ans grâce à une amélioration de leur situation économique, a annoncé vendredi à Istanbul un responsable de l'ONU, au dernier jour d'un sommet international sur les PMA. "Nous avons maintenant trois pays, les Samoa, Tuvalu et Vanuatu qui s'apprêtent à franchir d'ici à trois à cinq ans le seuil" séparant les PMA du reste de la communauté internationale, a déclaré Cheick Sidi Diarra, secrétaire général adjoint de l'ONU chargé des PMA, au cours d'une conférence de presse. Le groupe des PMA est composé de 48 pays (33 en Afrique, 14 en Asie, plus Haïti) disposant d'un revenu annuel par habitant inférieur à 745 dollars, économiquement vulnérables et faisant face à de grandes difficultés sociales. La Guinée équatoriale, l'Angola et le Timor oriental, trois pays producteurs de pétrole, sont également de bons candidats en vue de quitter la liste des PMA, a indiqué M. Diarra. "Ils sont encore fragiles en termes de développement du capital humain, mais nous pensons que ces pays devraient atteindre le seuil au cours de ce plan d'action", a affirmé le fonctionnaire international, évoquant le Plan d'action pour les PMA 2011-2020, rendu public vendredi à Istanbul. "Nous voyons aussi des pays comme le Bangladesh et le Népal comme étant sur la bonne voie pour une sortie du groupe pendant ce plan d'action", a-t-il ajouté. Le Plan d'action 2011-2020, finalisé au cours des cinq jours de la 4ème conférence pour les PMA à Istanbul, fixe pour objectif de diviser par deux le nombre des pays les moins avancés d'ici à 2020.