La zone euro a enregistré une croissance moyenne de 0,8% du produit intérieur brut (PIB) au premier trimestre 2011, soit deux fois plus qu'aux Etats-Unis, alors que les économistes tablaient sur 0,6%, a annoncé vendredi l'institut européen de la statistique, Eurostat. Elle s'était élevée à 0,3% au dernier trimestre 2010.La croissance a atteint un rythme de 2,5% sur un an correspondant à peu près aux attentes de nombreux spécialistes sur le long terme.Dans ces conditions, les analystes s'attendent d'autant plus à ce que, malgré les problèmes de dette de certains des 17 pays de la zone euro, la Banque centrale européenne (BCE) relèvera ses taux directeurs, peut-être en juillet, après l'avoir fait en avril pour la première fois depuis près de trois ans.La croissance de la zone euro au premier trimestre a été tirée par celle de sa première économie, l'Allemagne, qui affiche une progression de 1,5% et a donc regagné tout le terrain perdu pendant la récession, surtout grâce aux exportations et à la consommation des ménages. La France, deuxième économie de la zone euro, affiche aussi une croissance robuste au premier trimestre, à 1% du PIB. Les économies du Nord, notamment celle des Pays-Bas, ont également progressé fortement, tandis que l'Italie et l'Espagne restent à la traîne.La surprise vient de la Grèce qui enregistre 0,8% de croissance et repasse dans le vert pour la première fois depuis le quatrième trimestre 2009. Toutefois cela ne semble pas suggérer un rebond durable car la contraction du précédent trimestre a été revue à la hausse et doublée pour s'élever à un impressionnant 2,8% négatif. Le Portugal, troisième pays de la zone euro après la Grèce et l'Irlande à avoir demandé un plan de sauvetage de l'Union européenne et du Fonds monétaire international (FMI), replonge quant à lui dans la récession, avec deux trimestres négatifs consécutifs: -0,6% au dernier trimestre 2010 et -0,7% au premier trimestre 2011.La Commission européenne a d'ailleurs relevé ses prévisions concernant la dette de ces trois pays vendredi, ce qui devrait alimenter les discussions de la semaine prochaine sur un éventuel deuxième plan de sauvetage pour la Grèce. De nombreux économistes appellent au rééchelonnement de la dette de la Grèce, en repoussant ou réduisant ses remboursements. L'exécutif européen table sur une croissance de 1,6% en 2011 pour la zone euro et 1,8% pour la totalité de l'UE, comme en 2010. L'économie allemande progresserait de 2,6% mais et celle de la Grèce se contracterait de 3,5%.