L'ONU a indiqué que l'Algérie figure parmi les plus gros pays récipiendaires africains en matière d'investissements directs étrangers (IDE) et des envois de fonds de l'immigration. Dans le rapport 2011 conjoint de la Commission économique de l'ONU pour l'Afrique et de l'Union africaine sur la situation et les perspectives économiques de l'Afrique, il est souligné que l'Algérie et cinq autres pays africains (Egypte, Maroc, Nigeria, Soudan et Tunisie) ont absorbé plus de 75 % du total des transferts de fonds de l'immigration au continent. Le rapport note que selon les récentes estimations, il y a eu, cependant, une baisse des entrées totales d'envois de fonds en Afrique, qui sont passés de 41,1 milliards de dollars en 2008 à 38,5 milliards de dollars en 2009 et à 21,5 milliards de dollars en 2010. ''Les pertes d'emplois dues à la crise économique mondiale et les conditions de travail plus difficiles des migrants dans les pays d'accueil ont modifié cette tendance'', explique la même source. Il est à rappeler que la Banque mondiale avait estimé, en novembre dernier, les transferts de fonds d'émigrés algériens à 2,031 milliards de dollars en 2010. Comme avec les flux des envois de fonds, les IDE sont inégalement répartis entre les pays africains, ajoute le rapport conjoint ONU-UA. Dans ce sens, le document note que les IDE en Afrique sont essentiellement concentrés dans les industries extractives. ''Ce qui explique la performance impressionnante de pays tels que l'Algérie, la Guinée équatoriale, le Nigeria, le Soudan et le Tchad'', observe-t-il, tout en ajoutant que le niveau des IDE dans ce secteur en Afrique est particulièrement sensible aux fluctuations des prix du pétrole et des minerais. L'évolution future des flux des IDE ''dépend, par conséquent, dans une grande mesure, des prix des produits de base''. Dans ce sens, l'ONU et l'UA considèrent que si l'Afrique a généralement bénéficié d'entrées d'IDE, ''on se préoccupe cependant de la répartition des avantages entre l'économie d'origine et l'économie d'accueil''. A ce propos, les deux organisations préconisent que ''les pays africains devraient adopter une approche sélective lorsqu'ils acceptent les IDE afin d'assurer la cohérence entre l'augmentation de l'IDE et la poursuite de la stratégie de développement national''. En outre, poursuivent-elles, ''davantage d'efforts doivent être déployés en Afrique pour attirer davantage d'investissements ayant un lien avec le reste de l'économie, permettant de créer des emplois et entraînant un transfert de connaissances et le renforcement des capacités locales''.Par ailleurs, le rapport indique que l'inflation est restée généralement faible dans l'ensemble du continent et que les pressions inflationnistes ont considérablement varié selon les pays, pour des raisons différentes et quelquefois spécifiques au pays. Il s'agit notamment, précise-t-il, ''des dépenses publiques robustes en Algérie, de la capacité excédentaire dans le secteur productif en Afrique du Sud, de la hausse de la demande intérieure en Libye et au Nigeria, de la dépréciation du taux de change au Mozambique et au Soudan, et de la stabilité du taux de change au Ghana''. Concernant la croissance du PIB de l'Afrique, l'ONU et l'UA l'estiment à 5% en 2011, contre 4,7 % en 2010, rejoignant les prévisions faites par le FMI dans son dernier rapport d'avril 2011.