Le développement et la survie du continent africain doivent passer par l'agriculture. D'après l'Agence française de développement (AFD), le continent noir comptera d'ici 2050, 1 milliard d'habitants, ce qui causerait d'énormes problèmes de survie si des mesures et un plan d'action ne sont pas établis au plus vite. En abordant le sujet, le président de l'AFD, Dov Zeriah, a estimé que " D'ici 2050, le continent africain comptera un milliard d'habitants supplémentaires, dont 60% dans les villes. Cela pose un défi colossal en termes de sécurité alimentaire alors que le continent importe déjà 10% de ses besoins alimentaires ". Des chiffres et estimations qui ne laissent personne indifférent. Une des clés pour faire face à cette éventuelle situation serait de développer le secteur agricole africain. Comme le souligne ici le patron de l'AFD, " il n'y a pas de développement sans développement agricole ". L'un des véritables obstacles au développement agricole sur le continent reste le phénomène de l'exode rural, qui dépeuple les milieux ruraux, des centaines de milliers de jeunes qui migrent vers les villes à la recherche d'un bonheur hypothétique. Résultat, l'agriculture est laissée à l'abandon, et avec des moyens vétustes et archaïques le peu de personnes qui s'y adonnent ne produisent que très peu. Même si les dirigeants africains importent des tonnes de produits asiatiques pour nourrir la population, cela n'est pas une politique de développement viable à long terme. Le secteur agricole africain doit subir une révolution, à l'image de la révolution industrielle européenne qui est issue avant tout d'une révolution agricole. Les chefs d'Etat africains doivent prendre conscience de l'urgence de la situation, afin que la modernisation et la mécanisation de l'agriculture soient désormais au cœur de leur politique de développement.Cependant, un sommet de haut niveau a réunit au début de la semaine courante de nombreux experts et représentants de plusieurs gouvernements africains à Tunis où les débats ont porté sur les perspectives de l'alimentation et du développement durable à travers le continent noir. Les participants à ce forum organisé du 18 au 20 mai à Tunis par l'Association pour le développement de l'éducation en Afrique en vue d'examiner le rôle du secteur privé et des organisations professionnelles et des composantes de la société civile dans le développement du système d'éducation et de formation en Afrique, ont souligné le rôle important du secteur privé dans l'amélioration des compétences techniques et professionnelles et sa contribution à la mise en place de programmes de formation professionnelle. Les recommandations du forum qui vise à promouvoir le rôle des différents acteurs dans la détermination des besoins en compétences, seront soumises à la réunion tripartite de l'Association pour le développement de l'éducation en Afrique qui se tiendra dans la capitale burkinabé, Ouagadougou, du 27 novembre au 2 décembres 2011, avec la participation de ministres africains de l'Education, des représentants d'organisations régionales et des composantes de la société civile. La rencontre d'Ouagadougou étudiera les moyens de renforcer les connaissances et les compétences, en particulier dans les spécialités difficiles pour réaliser le développement durable en Afrique. Le ministre tunisien de la Formation professionnelle et l'Emploi, Said Ayadi, a souligné, lors de la séance inaugurale du forum, l'importance de ces réunions pour approfondir la réflexion sur les changements nécessaires pour améliorer les systèmes éducatifs et la formation, ainsi que le développement des relations de partenariat entre les différents acteurs du domaine. Il a fait un exposé sur le programme d'urgence approuvé par le gouvernement tunisien de transition pour l'intégration des demandeurs d'emploi et qui se base sur la création de nouveaux emplois et l'encourageant de la création de projets privés et sur la préservation des postes disponibles ainsi que le soutien aux jeunes promoteurs. Pour sa part, le directeur exécutif de l'Association pour le développement de l'éducation en Afrique, Ahlein Billy Kataria, a précisé que le secteur public ne sera pas en mesure de relever les défis qui se posent pour les pays africains en matière d'institution d'une éducation de haute qualité sans le soutien du reste des autres intervenants, y compris le secteur privé, les organisations professionnelles et les composantes de la société civile.Il a exprimé la volonté de l'Association pour le développement de l'éducation en Afrique à réfléchir avec ses partenaires aux réformes qui doivent être entreprises pour améliorer la qualité des systèmes éducatifs et professionnels de manière à répondre aux besoins de la réalité sociale et économique et de contribuer à faciliter l'insertion professionnelle des jeunes.L'Association pour le développement de l'éducation en Afrique a été fondée en 1998 et constitue une tribune de dialogue sur les politiques d'éducation en Afrique. Elle regroupe les ministres africains de l'Education et représentants d'organisations de développement en Afrique.