M. Chérif Benhabilès, secrétaire général de la Caisse nationale de mutualité agricole (CNMA), a indiqué, hier, que la mutuelle s'apprête à lancer une nouvelle assurance contre "les pertes de rendement", permettant de compenser un agriculteur lorsque son rendement agricole diminue sous un seuil fixé d'un commun accord "D'ici le premier trimestre 2012, nous allons lancer des assurances contre les pertes de rendement et on commencera par la pomme de terre, le palmier dattier et la production laitière, avec la perspective de couvrir l'ensemble des filières agricoles stratégiques dans le futur", a souligné le secrétaire général.La caisse "est en train de travailler avec des instituts spécialisés comme l'ITELV (élevage), l'INPV (protection des végétaux) et ITGC (grandes cultures) pour valider ce nouveau produit", a-t-il informé. La CNMA va aussi signer des accords avec des producteurs de lait pour élaborer des produits d'assurance adaptés à leurs exigences, a-t-il ajouté. Mais cette nouvelle proposition financière sera "conditionnée" par le respect, de la part de l'agriculteur de tout le parcours technique relatif à sa production, a-t-il expliqué, ajoutant que la caisse allait ainsi "participer à moderniser et améliorer le rendement des agriculteurs". D'après M. Benhabilès, et à cause de plusieurs facteurs, dont notamment le coût de la prime d'assurance, l'insuffisance de sensibilisation et l'absence de l'assurance-vie au profit des fellahs, moins de 5% des agriculteurs en Algérie, soit quelque 65.000 agriculteurs ont souscrit à des assurances agricoles chez la CNMA. Uniquement 7% des agriculteurs et industriels agroalimentaires "sociétaires" (puisqu'il ne s'agit pas d'actionnaires) de la caisse, au nombre 146.000, sont assurés, a-t-il mentionné . Les dédommagements de la caisse ont touché 2,5 milliards de dinars en 2010, dont 1 milliard de dinars pour l'assurance agricole, le reste a été notamment destiné à l'assurance automobile. La CNMA , une mutuelle agricole de droit privé, avait mis en place, depuis 2009, des assurances "multi-périls" qui couvrent les cultures stratégiques, comme les céréales, la pomme de terre, les vignes, l'olivier, l'apiculture et même l'élevage de plusieurs espèces, contre les risques des aléas climatiques et de l'incendie. Il convient de rappeler que cette caisse avait été convertie, en décembre 2009, d'une banque en un établissement financier, à la suite d'une sentence du Conseil de la monnaie et du crédit (CMC), en décembre 2008, relative à l'augmentation du montant du capital minimum requis des banques et établissements financiers. Le redressement de ce capital, à 10 milliards (mds) de dinars (contre 2,5 mds de dinars auparavant) pour les banques et à 3,5 mds de dinars (contre 500 millions de dinars) pour les établissements financiers, a incité la CNMA-banque , à l'époque, d'adopter la deuxième catégorie.