La Caisse nationale de mutualité agricole (CNMA) lancera, à partir de la prochaine saison, "l'assurance- rendement pomme de terre", nous a annoncé hier Chérif Benhabilès, directeur technique des assurances à la CNMA. "Dès qu'une baisse de rendement occasionnée par l'aléa climatique est constatée, nous allons indemniser les agriculteurs sur le différentiel enregistré par rapport aux données statistiques relatives à leur région. Le manque à gagner sera pris en charge par la Caisse", a-t-il expliqué. Au sujet de l'assurance multi-péril pomme de terre, déjà opérationnelle, les agriculteurs de certaines régions n'y ont pas souscrit, car jugée trop chère, contrairement à d'autres régions où une adhésion totale à été constatée, citant notamment les wilayas de Skikda, El Oued, Aïn Defla et Mostaganem. Pour parer à cette contrainte, M. Benhabilès n'a pas écarté la possibilité de solliciter le ministère de l'Agriculture pour subventionner l'assurance-multi péril pomme de terre afin de la rendre accessible à tous les agriculteurs de la filière. Cette police d'assurance répond aux vrais problèmes des professionnels surtout pour ce qui concerne l'aléa climatique. Tout en leur permettant d'être solvables au niveau des banques, cette assurance les met à l'abri en cas de pertes occasionnées par une catastrophe naturelle, puisque la CNMA sera chargée de les indemniser. L'objectif visé est de créer une "dynamique assurantielle" que le ministère est soucieux de développer pour que l'agriculteur soit finalement prise en charge par les assurances et que le Fonds de garantie contre les calamités agricoles ne soit sollicité qu'en cas d'importantes catastrophes. Ainsi, la CNMA, qui compte impliquer les agriculteurs dans la gestion des risques, assistera ces professionnels en termes de formation et d'accompagnement pour respecter l'itinéraire technique. Les contrats d'assurance prévoient un accompagnement sur plusieurs plans comprenant la semence, la récolte et l'entreposage, a-t-il précisé, en notant dans le même sillage que tous les intermédiaires sont accompagnés par cet assureur. La CNMA devient un vrai levier pour le développement de la politique agricole puisqu'elle accompagne tous les intervenants de la filière tels les agriculteurs, les transporteurs et les stockeurs. Une assurance pour la pomme de terre stockée Dans le cadre du Système de régulation des produits agricoles de large consommation (SYRPALAC), qui en est à sa deuxième phase, la CNMA prendra en charge les pertes d'exploitation en entrepôts frigorifiques. Selon lui, "ce ne sont pas des assurances liées aux aléas climatiques. Elles permettront aux entreprises d'être indemnisées en cas de problèmes". La filière pomme de terre propose également une assurance couvrant les risques de stockage de ce tubercule au niveau des chambres froides. Cette police d'assurance couvre également les pertes d'exploitation en entrepôt frigorifique et assure les dommages occasionnés par certains facteurs. "En cas de pertes, rassure le responsable, les entreprises seront indemnisées. Nous avons un rôle dans la prévention pour finalement proposer sur le marché un produit de qualité". Sollicité pour donner son avis sur la possibilité d'indemniser les agriculteurs pour les pertes occasionnées en cas de baisse des prix, Chérif Benhabilès a estimé que le lancement d'une "assurance chiffre d'affaires" ne serait envisagée qu'en cas d'instauration d'un mécanisme de régulation. Cette assurance est basée sur les pertes de chiffre d'affaires suite aux fluctuations des prix sur le marché.