Le G8, l'Afrique du Sud, l'Algérie, l'Egypte, l'Ethiopie, le Nigéria et le Sénégal, ainsi que la Commission de l'Union africaine, soulignent l'importance d'un partenariat renforcé entre le G8 et l'Afrique. L'Afrique est en marche et devient un nouveau pôle de la croissance mondiale, en dépit des difficultés restant à surmonter, notamment dans les pays les moins avancés. Le G8 et l'Afrique travaillent conjointement dans cette période cruciale de changement. Pour atteindre nos objectifs, ont déclaré les représentants des pays ayant pris part aux travaux du sommet de G8, " nous sommes déterminés à continuer de promouvoir ensemble nos valeurs communes, à savoir la paix, les droits de l'Homme, la gouvernance démocratique et le développement durable, et nous continuerons d'assumer nos responsabilités respectives et partagées à cet égard, dans un esprit de transparence mutuelle. Cependant, la consolidation de la paix, la sécurité et la gouvernance s'impose pour mieux appuyer le développement de l'Afrique ". En effet, la déclaration souligne que " nous saluons les progrès qui ont été accomplis dans l'ensemble en termes de stabilité et de démocratie sur le continent. Plusieurs conflits armés de longue durée ont pris fin et les processus démocratiques deviennent la norme et non plus l'exception. Néanmoins, des questions demeurent qu'il nous faut traiter, en particulier le respect des résultats d'élections libres et équitables et de l'état de droit, les aspirations des peuples à une plus grande ouverture démocratique, et le règlement des conflits persistants. Les menaces planétaires actuelles telles que le terrorisme, la traite d'êtres humains et le trafic d'armes et de stupéfiants, la criminalité organisée et la piraterie, requièrent un renforcement des initiatives nationales et régionales en Afrique, avec le soutien de la communauté internationale, ainsi qu'une coopération mondiale accrue ". La présidence française du G8 à Deauville s'est terminée sur l'ouverture d'un nouveau partenariat avec les pays arabes et d'un partenariat renouvelé avec l'Afrique subsaharienne. Les organisations membres de l'Action mondiale contre la pauvreté (AMCP) et de Coordination SUD demandent que la concertation annoncée avec les sociétés civiles des pays concernés soit réellement mise en œuvre. "Nouveau monde, nouvelles idées" affirme dans son slogan la présidence française des sommets. Malgré quelques avancées, les organisations de la société civile présentes n'ont pas vu tant de nouveauté. Les pays du G8 sont-ils capables de renouveler également leur doctrine économique et leur vision de la gouvernance ? Les déclarations multiplient les professions de foi dans une vision libérale classique du développement en dépit des nombreuses crises actuelles et de leurs impacts dans les pays en développement, et les mandats inconditionnels redonnés à l'Organisation mondiale du commerce (OMC), au FMI et à la Banque mondiale. "La France sera désormais au côté des peuples arabes et africains qui veulent se libérer de leurs chaînes… C'est un tournant", a déclaré le président Sarkozy dans sa conférence de presse du jeudi 26 mai. En ce sens, les organisations de la société civile affirment, elles, que le soutien de la démocratie et la construction d'Etats de droit sur l'ensemble du continent africain ne peut être un effet de langage.