Près de 40% du foncier industriel en Algérie ne sont pas exploités, a révélé, mercredi, le ministre de l'Industrie, de la PME et de la Promotion de l'investissement, Mohamed Benmeradi, qui a plaidé pour la déconcentration du pouvoir d'octroi des concessions du foncier destiné à l'investissement. "Il y a 77 zones industrielles en Algérie et 12 000 hectares (ha) ont été consacrés à l'investissement industriel. Aujourd'hui, 40% de ces ressources ne sont pas utilisées", a déclaré en fin de semaine M. Benmeradi, citant une étude réalisée à cet effet. Selon le ministre, qui s'exprimait lors de la réunion avec les walis, ce foncier n'est pas utilisé dans les conditions les plus optimales, citant l'exemple de la Belgique qui dispose de superficies de foncier industriel inférieures à celles de l'Algérie mais qui réalise des valeurs ajoutées 10 fois plus que l'Algérie. M. Benmeradi a constaté, dans ce sens, que l'institution, en 2006, du seul mode des enchères publiques pour la concession du foncier industriel "a fait nettement reculer l'investissement local", plaidant à l'amélioration du dispositif Calpi (Comité d'assistance à la localisation et à la promotion des investissements) qui malgré ses insuffisances, a permis de construire par le passé un tissu industriel considérable, selon lui. A intervalle régulier, la question foncière refait surface dans le débat économique national, avait déclaré, il n'y a pas si longtemps M. Benmeradi. " S'il est vrai que cette question est au cœur de la problématique de la croissance économique et du développement de l'investissement dont elle constitue un des fondements, la sensibilité de la matière et son influence directe sur les performances de l'appareil économique ont conduit très souvent à des appréciations empreintes de passion et fortement différenciées, voire même contradictoires sur ce sujet. La confusion qui caractérise l'évaluation de cette question est mise en exergue à travers l'identification de deux opinions répandues et totalement contradictoires sur ce dossier. La première est que les terrains à usage industriel sont extrêmement rares et disponibles seulement à des prix prohibitifs pour les investisseurs. Quant à la deuxième opinion, même si elle est considérée comme minoritaire, elle est construite sur la conviction que la première appréciation est exagérée et que la soi-disant ''rareté'' des terrains industriels serait due moins au manque de disponibilité de foncier qu'au refus des entrepreneurs de payer les prix du marché.