Deux hauts responsables de la Banque centrale européenne ont réitéré leur opposition à une restructuration de l'énorme dette grecque, évitable selon eux si la Grèce poursuit les réformes négociées avec ses créanciers. "Si tous les points du programme sont appliqués, la dette est viable, c'est garanti" a indiqué l'économiste en chef de la BCE Jurgen Stark au quotidien Kathimerini. "Avec n'importe quel type de restructuration, la Grèce court le danger d'être incapable de retourner sur les marchés dans des délais raisonnables" a prévenu M. Stark. Le gouverneur de la banque centrale autrichienne et membre du conseil des gouverneurs de la BCE, Ewald Novotny, a lui aussi exclu la possibilité d'une restructuration de la dette grecque. "La BCE a une position claire: ce programme (le plan de réformes à appliquer par la Grèce en échange d'un prêt de 110 milliards d'euros accordé en mai 2010 par l'UE, la BCE et le FMI à la Grèce) est le programme que vous devez suivre. Je ne vois pas de plan alternatif" a dit M. Novotny dans une interview au journal To Vima. Ces propos destinés à persuader les Grecs de poursuivre la mise en oeuvre de nouvelles mesures d'assainissement budgétaire et un programme de privatisation interviennent à la veille d'un conseil des ministres crucial au cours duquel le Premier ministre grec, Georges Papandreou, doit présenter de nouvelles mesures dans ce sens dans le cadre d'un programme budgétaire pluri-annuel. A la différence de la BCE, les marchés se disent convaincus qu'Athènes ne pourra résoudre ses problèmes en se contentant de l'aide d'urgence de 110 milliards d'euros. …Et appel à la création d'une agence indépendante de privatisations Le chef de file des ministres des Finances de la zone euro, Jean-Claude Juncker, appelle à la création d'une agence indépendante du gouvernement grec chapeautant le programme de privatisations du pays, a rapporté le journal allemand Der Spiegel. "Je saluerais la création par nos amis grecs d'une agence de privatisation indépendante du gouvernement, dans laquelle siègeraient des experts étrangers", a déclaré M. Juncker à l'hebdomadaire. Pour Jean-Claude Juncker, cette agence pourrait s'inspirer du modèle allemand de la 'Treuhandanstalt', agence chargée de privatiser nombre d'entreprises d'Allemagne de l'est après la chute du mur. Athènes a prévu quelque 50 milliards d'euros de privatisations sur plusieurs années. La ministre française des Finances Christine Lagarde, a estimé, lors d'un entretien au quotidien autrichien Der Standard, que dans le domaine des privatisations, la Grèce avançait trop lentement.