Les regards sont rivés, dans le monde économique, sur la désignation du futur patron du FMI au moment où le scandale DSK (Dominique Strauss- Kahn), ex- président du fonds, n'a pas encore livré tous ses secrets.Le nom de Christine Lagarde est sur toutes les lèvres. La ministre française de l'Economie a rencontré, hier, à Pékin quatre dirigeants économiques et politiques chinois, dans l'espoir de faire accepter sa candidature par le plus puissant des pays émergents. Soutenue par les Etats-Unis, l'Allemagne, la Grande-Bretagne et l'Italie, Mme Lagarde est considéré comme le grand favori à la succession de son compatriote DSK, officiellement démissionnaire. Les propos du chef de la diplomatie chinoise laissent entendre que la candidate française sera, également, appuyée par la Chine. "Nous avons eu une bonne discussion. Elle m'a expliqué les raisons de sa candidature. J'ai écouté avec une grande attention", a déclaré, hier, Yang Jiechi. Il a évoqué "l'amitié profonde qui lie la France à la Chine". A ce compliment, Mme Lagarde n'a pas trouvé mieux que de dire : " Il était très important pour moi de venir présenter aux autorités chinoises le principe de ma candidature à la direction générale du Fonds monétaire international ". Les affinités ne manquent pas. Un autre indice donne la ministre française comme le futur patron du FMI. Reste uniquement la confirmation. Selon une règle non écrite en vigueur depuis 1946, cette fonction a toujours été occupée par un Européen tandis que celle de président de Banque mondiale revenait à un Américain. Fin mai, les cinq grands pays émergents membres du groupe BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud), ont protesté contre la volonté de l'Europe de garder sa mainmise sur le poste de directeur général du FMI. Les candidatures au poste de directeur de cette instance planétaire sont ouvertes, rappelons-le, jusqu'au 10 juin. La Française a deux rivaux déclarés, le directeur de la Banque centrale du Mexique, Agustin Carstens, et celui de la Banque centrale Kazakhe, Grigori Martchenko. Le ministère chinois des Affaires étrangères a souligné que le choix du nouveau directeur général devait se faire "de manière ouverte, transparente et sur la base du mérite, mieux représenter les marchés émergents et mieux refléter les changements dans la structure économique mondiale ". Selon la même source, " la Chine espère que toutes les parties parviendront à une décision au moyen d'une consultation démocratique, sur la base de ces principes". Lors de son entrevue avec les responsables chinois, la candidate à la tête du FMI a souligné que "je suis ici non pas pour demander officiellement le soutien chinois, mais j'espère présenter ma candidature". Comme elle a salué le processus ouvert, transparent et méritocratique d'accession à ce poste. Du côté d l'Elysée, le succès de Mme Lagarde n'est qu'une question de jours. Récemment, le ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé s'est déclaré "très optimiste " quant à la candidature de la ministre des Finances. " Elle s'imposera d'elle-même" a précisé Alain Juppé en visite à Washington. "C'est une femme très respectée, très compétente qui a une excellente image auprès de ses collègues ministres des finances", a expliqué le chef de la diplomatie française indiquant qu'il en avait parlé avec son homologue Hillary Clinton. Fouad Irnatene