L'ancien secrétaire général du FLN, Abdelhamid Mehri, reçu par l'Instance de consultations pour les réformes politiques en tant que personnalité nationale, est revenu en détail sur ses propositions qui visent, selon lui, à "changer de système de manière pacifique". D'emblée, il parle de la nécessité de " déblayer le terrain pour organiser une conférence nationale où participeront toutes les tendances et les opinions ". Il faut, dit-il, un " dialogue profond et général car il y a aujourd'hui beaucoup d'inimité dans la scène politique nationale où chacun travaille pour soi". D'où son appel à plus de liberté pour les partis afin d'exercer leur mission. Une scène politique qui "ne favorise pas le changement". De l'avis de Abdelhamid Mehri, les partis islamistes qui ont commis des erreurs doivent payer, mais au plan personnel, il estime qu'il ne " faut pas traiter ces citoyens comme des citoyens de seconde zone ". Abdelhamid Mehri, qui trouve que le plus urgent c'est de rassembler les Algériens autour du dialogue, précise que la révision des textes n'est pas la priorité de l'heure car " nous avons les meilleures lois qu'il faut juste appliquer ". " Il y a une partie occulte qui gère le pays et qui n'applique pas les textes et la révision des lois n'arrive qu'en dernière étape ", a-t-il déclaré. Il explique plus loin qu'en Algérie " nous avons trop personnalisé les problèmes autour du président de la République et ça ne sert à rien de changer le président si on maintient le système qui est bâti par tous les Algériens et aujourd'hui ne répond plus aux exigences de l'heure ". L'ancien secrétaire général du FLN a souligné, par ailleurs, que " nous devons arriver à un accord après 50 ans d'indépendance". La crise, selon lui, dure depuis 1962 et il y a eu une " série d'exclusions, dont certains leaders qui ont choisi l'opposition, il faut donc rompre avec cette pratique". A propos de la constituante, il affirme qu'elle n'est pas la panacée mais elle peut être " nécessaire ". Mehri aborde également ses relations avec le FFS qui a refusé l'invitation et son leader Hocine Ait Ahmed qui a critiqué, le week-end dernier, la démarche choisie pour ces consultations. Mehri considère que le président du FFS peut apporter beaucoup et se dit " heureux de travailler avec lui même s'il n'est pas d'accord avec moi sur certaines questions". Il estime que les critiques d'Ait Ahmed à la commission de consultations "ne diminuent en rien de sa valeur ". "Nous appelons, Ait Ahmed et moi, à un dialogue plus large et à travers cela on donne l'exemple que nous pouvons travailler ensemble même si on a des divergences " a-t-il expliqué, ajoutant qu'il peut y avoir un projet commun à tout moment. Interrogé sur la suite de la lettre qu'il a adressée au président de la République, il affirme que malheureusement il n'a pas été encore reçu par le chef de l'Etat.