Le Fonds monétaire international (FMI) a revu, la fin de la semaine dernière, à la baisse sa prévision du taux de croissance du Japon pour 2011, de 1,4% à 0,7%, en conséquences au séisme du 11 mars sur l'économie nippone. "L'économie du Japon continue de faire face à d'importants vents contraires à cause du séisme mais devrait commencer à se reprendre dans la deuxième moitié de l'année", a expliqué l'organisme qui annonce une vigoureuse reprise pour 2012. "Le choc initial du désastre a été important, mais une action rapide et décisive du gouvernement et de la Banque du Japon a aidé à en limiter l'impact sur l'économie", a poursuivi le FMI dans un communiqué. Le séisme de magnitude 9 et le tsunami géant du 11 mars ont dévasté le nord-est de l'archipel, faisant près de 24.000 morts et disparus, détruisant d'importantes infrastructures et entraînant un grave accident nucléaire à la centrale de Fukushima. De nombreuses usines de fournisseurs de l'industrie automobile et de fabricants de composants électroniques ont été endommagées, provoquant une chute historique de 15,5% de la production industrielle en mars comparée à celle de février. Dans la plupart des domaines, des sociétés ont aussi souffert de la rupture des circuits logistiques et des dégâts subis par des sous-traitants. Toutefois, grâce à une entraide entre industriels du même secteur, le redémarrage se dessine. Le Parlement japonais a voté début mai une rallonge budgétaire d'environ 4 000 milliards de yens (33 milliards d'euros) pour financer les premiers besoins de la reconstruction dans le nord-est. Ses précédentes prévisions, datant du 11 avril, évaluaient la croissance du pays à 1,4% pour 2011 et 2,1% pour 2012. Un mois après la catastrophe, le FMI n'était pas en mesure de prendre en compte l'ensemble des répercussions du désastre, ni le temps nécessaire à une amorce de regain. L'organisme a encore souligné mercredi que ses nouvelles projections étaient soumises à de nombreuses incertitudes, liées aux délais de remise en route des chaînes d'approvisionnement et au rétablissement de la production électrique. L'arrêt d'une quinzaine de réacteurs nucléaires à cause de la catastrophe a en effet poussé les autorités nippones à exiger des entreprises du nord-est du pays une réduction de leur consommation d'électricité cet été, jusqu'à 15% d'une année sur l'autre, afin d'éviter des coupures de courant. Le FMI estime en conséquence que "la priorité politique immédiate doit aller aux réparations des infrastructures endommagées et à l'encouragement d'une reprise économique rapide", évoquant "le passage dans les délais d'un deuxième budget supplémentaire et d'autres lois afférentes". L'adoption de cette seconde enveloppe et d'une loi permettant l'émission de nouvelles obligations d'Etat est bloquée au Parlement en raison de la confusion politique au Japon où le Premier ministre de centre-gauche, Naoto Kan, est sur la sellette.