Si le gouvernement ne fait pas de proposition, le RND «présentera un projet portant révision de la loi électorale après les locales». Le secrétaire général du Rassemblement national démocratique, M.Ahmed Ouyahia, pense que la mobilisation des électeurs aux locales, prévues au mois de septembre, sera plus importante que celle enregistrée le 17 mai. Invité, jeudi, à l'émission «Galerie de la politique», diffusée sur les ondes de la Chaîne I de la Radio nationale, ce denier argumente sa position par «le lien très étroit qui existe entre l'élu local et le citoyen.» Ouyahia, qui défend que le premier parti dans le pays est l'aârouchia «tribalisme», n'est pas sans savoir que justement, l'aârouchia est une arme à double tranchant et de surcroît, la bataille sur ce plan aussi, est loin d'être gagnée. Les poches de colère qui ont resurgi ces cinq dernières années dans plusieurs wilayas du pays, témoigne du désarroi des citoyens. Un sentiment qui pourrait se répercuter directement sur le prochain scrutin. M.Ouyahia lui-même, impute le fort taux d'abstention aux législatives «à la situation sociale des citoyens plus qu'à l'activité politique des partis». Dans un autre chapitre, Ouyahia a présenté l'Alliance comme le seul pôle politique «qui a réussi depuis l'instauration du pluralisme en Algérie». Ce qui motiverait son «attachement» à l'Alliance présidentielle pour «conférer davantage de flexibilité à l'action politique et contribuer à la stabilité des institutions de l'Etat». Le secrétaire général du RND a tenu à dire que son parti a adhéré à l'Alliance présidentielle pour «soutenir le président de la République et l'accompagner dans l'application de son programme». Les 140 propositions «différemment appréciées par les observateurs», répondent justement au souci de mener à bien les réformes initiées par le chef de l'Etat. M.Ouyahia a indiqué que «les enjeux socio-économiques du pays ne vont pas de pair avec le discours populiste actuel». Evoquant le volet économique, M.Ouyahia a précisé que son parti plaide pour l'économie de marché et le partenariat avec les étrangers pour contribuer au développement des entreprises nationales, appelant à axer sur l'évaluation de la situation socio-économique du pays et non sur l'embellie financière du pays pour éviter, de «lier l'avenir de notre économie aux prix du pétrole». Dans un autre sujet, l'invité de la Radio nationale a jugé «inéluctable» l'assainissement de la scène politique selon les normes internationales. A une question sur l'émergence des listes indépendantes lors des dernières législatives, M.Ouyahia a dit que deux facteurs majeurs ont favorisé cela, à savoir, «le phénomène des aârouch et le monopole des détenteurs de fonds», critiquant certaines pratiques relevées lors des dernières législatives tel «l'achat des voix dans certaines wilayas du pays». Ouyahia, à propos de la revendication de son parti relative à la révision de la loi électorale, souhaite que l'initiative émane du gouvernement et non d'un parti politique. «Si le gouvernement n'agit pas, notre formation présentera un projet après les locales.» Autrement dit, il est fort probable, selon ses dires, que le prochain scrutin se déroule sous le même texte controversé.