Le roi Mohammed VI a tenu à répondre aux manifestations de mars dernier qui réclamaient un changement démocratique, et a annoncé à cet effet, hier, que le projet de réforme de la constitution marocaine sera soumis à référendum le 1er juillet prochain. Cette proposition ne semble guère répondre aux attentes des citoyens marocains…Le roi a appelé, au cours de son discours, les Marocains à voter positivement en faveur du nouveau texte. Le projet de réforme de la loi fondamentale a été approuvé dans l'après-midi, au cours d'un conseil des ministres, présidé par le souverain Mohammed VI, et ce, après un exposé des grandes lignes de la révision de l'actuelle loi fondamentale par le secrétaire général du gouvernement. Sur le plan religieux, le texte du projet, prévoit que le roi conserve son poste de commandeur des croyants, et reste comme étant la seule autorité religieuse légitime au Maroc. Cependant sur le plan politique, le projet propose de renforcer le pouvoir du premier ministre et lui attribuer le poste de chef du gouvernement, pour présider le conseil de gouvernement, diriger l'exécutif, nommer les hauts fonctionnaires civils de l'Etat et tenter de dissoudre la chambre des représentants du parlement marocain. Le projet indique, par ailleurs, que le roi demeure le chef des armées et préserve d'importantes prérogatives politiques, et qu'il exerce aussi, sur proposition du Chef de gouvernement, et à l'initiative des ministres concernés, le pouvoir de nomination, en Conseil de ministres, dans certaines hautes fonctions publiques. Il exercera également son pouvoir pour nominer les responsables des administrations de la sécurité intérieure et des institutions nationales stratégiques. Sur le plan législatif, le texte consacre la suprématie du statut de la chambre des représentants et confère au monarque le pouvoir de statuer sur l'adoption des textes législatifs, et de renforce ses attributions en matière de contrôle du gouvernement, en consacrant la responsabilité exclusive du gouvernement devant lui. En outre, le texte prévoit que, le parlement s'occupera, désormais, de la législation et l'édiction de toutes les lois. Concernant la justice ce même projet indique, la création d'un Conseil Supérieur du pouvoir judiciaire érigé en institution constitutionnelle présidée par le roi en remplacement du Conseil supérieur de la magistrature qui était dirigé par le ministre de la justice. Il est aussi prévu sur le plan culturel, la constitutionnalisation de l'Amazighe comme langue officielle du Royaume, au côté de la langue arabe. Qui s'y oppose ? Les manifestations qui réclamaient des changements démocratiques au Maroc, en février dernier, ont encore surgi pour protester " ce dimanche " contre ce projet de réforme constitutionnelle présenté par le roi. Dans son premier discours prononcé le 9 mars, suite à ces manifestations, le souverain avait annoncé une révision constitutionnelle et une mise en place d'une commission, chargée de présenter des propositions de réforme de la loi fondamentale. Mais les jeunes, ne sont encore pas satisfaits, et réclament cette fois ci, des changements politiques plus profonds, et revendiquent notamment une monarchie parlementaire dans laquelle le roi règne mais ne gouverne pas. Les forces de sécurité sont intervenues violement plusieurs fois pour tenter de les disperser. " Le projet tel qu'il a été proposé par le roi vendredi ne répond pas à nos revendications pour une véritable séparation des pouvoirs. Nous protesterons pacifiquement dimanche contre ce projet ", a déclaré hier, M. Najib Chaouki, l'un des membres de la section de Rabat du Mouvement, selon le quotidien le Parisien.