Les bidonvilles sont, aujourd'hui, une réalité avec laquelle il faut compter. Ils constituent, sans aucun doute, le problème numéro un de l'habitat dans les grandes villes, notamment. Dans ce contexte, la cellule de l'environnement de la Gendarmerie nationale a recensé durant l'année en cours dans le cadre de la lutte contre les bidonvilles et constructions illicites "144.000 habitants dans ces endroits qui occupent une superficie de 450 hectares de la wilaya d'Alger". A ce titre, M. Zoheïr Sadouk, membre de cette cellule, a indiqué mercredi, que "quelque 25.000 familles occupent ces habitations anarchiques sur une superficie de 350 hectares et 5000 autres familles occupent des constructions illicites". Dans le même contexte, M. Sadouk a souligné que la plupart de ces familles sont centralisées à la banlieue de Dar El Beïda, El Harrach, et Zéralda où ces constructions occupent plus de 61 hectares de superficie ainsi que Bouzaréah qui connaît une propagation de ces constructions sur 45 hectares de sa superficie globale. Durant la tragédie nationale qu'a connue l'Algérie, ces familles ont quitté leurs maisons fuyant le terrorisme dans les wilayas de Médéa, Chlef, Aïn Defla, Bouira, M'sila, Bordj Bou Arréridj Sétif, Djelfa, Jijel et Boumerdès. Compte tenu de la propagation anarchique de ces habitations, il était très difficile pour la cellule de l'environnement de recenser le nombre exact de ces habitations dépourvues des conditions élémentaires d'une vie décente telles que l'absence de conduites des eaux usées ainsi que la propagation des ordures ménagères dans toutes les artères, a précisé la même source. Ce manque d'hygiène a favorisé l'apparition de plusieurs maladies telles que les allergies, le rhume, les maladies à transmission hydrique, la typhoïde ainsi que la méningite. La cellule a relevé, lors de ses activités quotidiennes, une propagation des décharges illicites dans la wilaya, spécialement la transformation d'un parc à Chéraga en une décharge non autorisée, en plus de la création d'une autre décharge illicite au niveau de la commune de Sidi Moussa et la propagation de déchets ménagers de manière anarchique le long des oueds. Evoquant l'oued Béni Messous, le lieu de rassemblement de tous les déchets ménagers et urbains à l'origine du changement de courant de l'oued, M. Sadouk a indiqué que ce dernier "se situe au centre d'un nombre important d'habitants qui logent sur ses deux rives sans se soucier du danger qu'ils encourent des eaux usées déversées et non contrôlées". S'agissant des déchets hospitaliers, ils constituent "un danger pour la santé publique" en raison de la pollution de l'air que ces déchets produisent, qui est due essentiellement à la non application de la réglementation ordonnant leur incinération ainsi que le non-respect des conditions d'incinération. A ce titre, il est à déplorer, selon M. Sadouk "l'absence d'incinérateurs dans la plupart des hôpitaux et centres hospitaliers de la wilaya d'Alger", en soulignant "l'absence du filtre éminemment nécessaire pour amoindrir le taux de pollution de l'air en cas d'existence de l'incinérateur". L'absence de ces installations dans les secteurs sanitaires est due, selon des responsables, à leur cherté sur le marché, et ce malgré l'existence d'un texte de loi (article 47 de la loi 03-10) ordonnant leur utilisation pour l'incinération des déchets nuisibles à la santé publique. La cellule de l'environnement a également relevé "l'inexistence de stations de raffinage de produits liquides au niveau des hôpitaux et établissements hospitaliers et dont le drainage anarchique nuit à la santé publique". Les équipes de la protection de l'environnement ont relevé, lors des opérations de contrôles effectuées, une grande quantité de radios médicales déposées à la décharge de Béni Messous, ce qui constitue une infraction à loi. Les mêmes unités sont, également, intervenues durant l'année en cours suite à la mort subite d'une espèce de crevettes sur une distance de 4 Km allant de la plage de Aïn El Bénian à Sidi Fredj, en raison de la pollution de l'eau de mer. M. Sadouk a insisté sur l'importance du volet information et sensibilisation auprès des citoyens, relevant, par la même occasion, le manque de civisme chez beaucoup de citoyens. A noter que la cellule de l'environnement a été créée en 2005 conformément à la directive 04-139 à l'issue de laquelle 4 cellules de protection de l'environnement ont été installées pour le renforcement du travail des unités de la Gendarmerie nationale à Alger, Oran, Annaba et Ouargla pour se généraliser par la suite à tout le territoire national.