Une conférence ministérielle sur la sûreté nucléaire a débuté, hier au siège de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), à Genève afin de tirer les leçons de la catastrophe nucléaire au Japon après le séisme et le tsunami du 11 mars. "La confiance du public dans la sûreté nucléaire a été profondément ébranlée", a déclaré le directeur général de l'AIEA au début de la conférence, de cinq jours. Certains pays, comme l'Allemagne, l'Italie et la Suisse, ont décidé d'y renoncer progressivement. "Mais l'énergie nucléaire va rester importante pour de nombreux pays", a-t-il ajouté, d'où la nécessité d'améliorer les mesures de sécurité. "Continuer comme avant n'est pas une option", a-t-il martelé, soulignant qu'une approche internationale de la sûreté nucléaire était "essentielle". Dans un rapport devant être remis aux 151 membres de l'agence de l'ONU au cours de cette conférence, l'AIEA a critiqué la réaction du Japon après l'accident de la centrale de Fukushima, lui reprochant en particulier de ne pas avoir mis en œuvre la convention d'assistance prévue par l'agence en cas d'accident nucléaire. Cette convention régit la coopération entre Etats et avec l'AIEA pour organiser l'aide, la sécurité et la communication. L'agence a rédigé ce rapport sur la base d'une visite d'experts au Japon en mai. Dans une version préliminaire de ce document, elle avait souligné que les risques de tsunami avaient été sous-estimés, mais avait salué la réaction "exemplaire" du pays face à la catastrophe. Le 11 mars, un séisme et un tsunami géant ont dévasté le nord-est du Japon, endommageant fortement la centrale de Fukushima.