L'Algérie pourrait devenir, dans quelques années, un partenaire stratégique de l'Europe en matière d'énergies renouvelables. Le directeur du Centre de développement des énergies renouvelables, M. Mayouf Belhamel, n'a-t-il pas déclaré au début du mois de mai dernier que " les perspectives de développement des ENR en Algérie pourraient (...) permettre à un horizon plus éloigné (2050-2070) " de couvrir la totalité des besoins du pays en électricité et d'" envisager son exportation vers l'Union européenne ". En effet, le programme algérien d'énergie renouvelable prévoit déjà, pour 2030, plus de 37 % de la production nationale d'électricité d'origine solaire. En complément, une place est également faite à l'éolien et, de manière expérimentale, à la biomasse, la géothermie et le dessalement des eaux saumâtres. L'exportation algérienne en Europe pourrait donc commencer dès 2020. Ce n'était donc pas étonnant du tout lorsqu'à l'occasion du solstice d'été, journée la plus longue de l'année, le Centre de développement des énergies renouvelables (CDER-Bouzareah) a lancé le réseau "CHEMS", premier réseau de mesure de rayonnement solaire et des paramètres météorologiques en Algérie, à l'occasion. Donc depuis hier, ce nouveau réseau est entré dans sa phase pratique puisque cette première station est installée sur les hauteurs de la Capitale au niveau du siège du CDER (Bouzaréah) à 345 mètres d'altitude. Ce réseau est équipé de plusieurs pyromètres, d'un pyrhéliomètre et d'un Sun tracker qui mesurent différents composants de rayonnement solaire et la durée d'insolation ainsi que de capteurs météorologiques pour la mesure de température, d'humidité, de pluviométrie et de pression atmosphérique. A l'occasion de cette journée du solstice, M. Belhamel a indiqué que le lancement de ce réseau coïncide avec les projets du programme national de recherches dans les énergies renouvelables supervisés par la direction de la recherche scientifique et du développement technologique ainsi qu'avec l'adoption du plan national pour le développement, d'application des énergies renouvelables et la faisabilité énergétique, sous l'égide du ministère de l'Energie et des Mines. Il faut savoir aussi que ce réseau sera étendu par l'installation de deux autres stations, une au niveau de l'unité de Ghardaïa et l'autre au niveau de celle d'Adrar rappelant que le réseau restera ouvert pour d'autres extensions dans le futur. Quant au chef de service équipements scientifiques au CDER M. Samy Bouchaib, il a indiqué que le réseau CHEMS a été doté d'équipements de pointe pour un meilleur captage de données en temps réel. Et pour fournir les données nécessaires, le CDER propose par le biais de son site web une interface utilisateur pour accéder et télécharger librement les données mesurées en temps réel (mise à jour chaque 5 minutes) pour des utilisations scientifiques. Et pour démontrer que l'Algérie est bel et bien entrée dans l'ère de l'énergie solaire, il est utile de rappeler que concernant la pénétration des énergies renouvelables, " d'ici 2013, il est prévu l'installation d'une puissance totale de l'ordre de 110 MW, alors qu'à l'horizon 2015, une puissance totale de près de 650 MW serait pourvue. En 2020, il est attendu la mise en place d'une puissance totale d'environ 2 600 MW pour le marché national et une possibilité d'exportation de l'ordre de 2 000 MW. Pour enfin arriver en 2030, où il est question de générer une puissance de près de 12 000 MW pour le marché national ainsi qu'une possibilité d'exportation allant jusqu'à 10 000 MW ".