Le Centre de développement des énergies renouvelables vise à atteindre 3000 chercheurs permanents dans le domaine des ENR à l'horizon 2030. Le programme de développement des énergies nouvelles et renouvelables (ENR), adopté récemment par le gouvernement, révèle que les potentialités de l'Algérie en la matière sont «certainement beaucoup plus importantes» par rapport aux perspectives de développement affichées. Dans une déclaration à l'APS, le directeur du Centre de développement des énergies renouvelables (Cder), Maiouf Belhamel, indique que l'Algérie pourrait couvrir, à très long terme, la totalité de ses besoins en électricité à partir des énergies nouvelles et renouvelables et «envisager son exportation vers l'Union européenne». Ce scénario «n'est pas du tout utopique» a insisté Belhamel qui a estimé sa réalisation à un horizon relativement éloigné (2050-2070). Les objectifs tracés sont «tout à fait réalistes et réalisables à l'horizon affiché (2030), en tenant compte des technologies actuelles disponibles sur le marché et des moyens financiers (...) dont dispose actuellement notre pays». La mise en oeuvre de ce projet nécessite, selon lui, quatre fois le temps d'un quinquennal et ses objectifs seront atteints à l'échéance fixée, si les conditions essentielles sont réunies à savoir les moyens financiers et humains. Quant à la recherche pour accompagner le programme des ENR, le directeur du Cder a indiqué que des conventions allaient être signées avec les entreprises du ministère de l'Energie et des Mines et avec les instituts et laboratoires de recherche universitaires. Il rappellera que les conventions ont déjà été signées. L'une avec l'Aprue (Agence nationale pour la promotion et la rationalisation de l'utilisation de l'énergie) sur le programme de diffusion et d'industrialisation du chauffe-eau solaire. L'autre avec le Credeg (Centre de recherche et développement dans l'électricité et le gaz-filiale Sonelgaz) en matière d'électrification rurale, enfin la troisième passée avec le Ceeg (Centre d'engineering de l'électricité et du gaz) filiale Sonelgaz, concernant la diffusion des kits photovoltaïques. Le Cder est également associé avec Rouïba éclairage (également filiale Sonelgaz) dans la future usine de production de modules photovoltaïques. Par ailleurs, un programme a été élaboré en collaboration avec toutes les universités nationales voulant toucher aux thématiques liées aux ENR. Le Cder se propose aussi d'aider les laboratoires de recherche à mieux s'équiper dans la première phase de développement, qui s'étend jusqu'à 2013, afin d'accompagner les jeunes doctorants à finaliser leurs thèses sur les ENR. A ce propos, Belhamel regrette que le nombre actuel de doctorants soit «insignifiant aussi bien pour les besoins de l'université elle-même que de la recherche permanente». Le Cder vise à l'horizon 2030 d'atteindre 3000 chercheurs permanents dans le domaine des ENR rappelle-t-il. Abordant la coopération scientifique et technique internationale, ce responsable a précisé qu'elle devrait être renforcée. Actuellement, le Cder regroupe 250 chercheurs dont 131 au niveau de son siège d'Alger et 119 répartis sur trois divisions régionales (Tipasa, Ghardaïa et Adrar). Il aspire à atteindre un nombre de 300 chercheurs en 2014 et d'ouvrir de nouvelles unités régionales à cette date à Boughezoul (Médéa), El Oued et Béchar. Créé en 1988, le Cder est un établissement public scientifique et technique (Epst) et un organisme pilote du Programme national de recherche en ENR.