Quelque dix mille tonnes de médicaments périmés sont recensées au niveau des officines à l'échelle nationale et le manque de moyens pour leur destruction constitue une menace pour l'environnement, a révélé, jeudi, le syndicat national des pharmaciens d'officines (SNAPO)."Près de 10 000 tonnes de médicaments périmés se trouvent au niveau des 8 400 officines du pays ", a affirmé le président du Snapo, M. Messaoud Belambri sur les ondes de la Radio Chaîne III. Il a souligné que le problème majeur résidait dans le manque de moyens pour appliquer les lois régissant la protection de l'environnement, notamment celui des incinérateurs dont le nombre est "insuffisant", lorsqu'ils ne sont pas carrément inexistants, sachant qu'il en faut au moins un par wilaya". M. Belambri a cependant assuré que ces grandes quantités de médicaments périmés étaient bien à l'abri dans les officines et qu'elles ne sauraient ainsi faire l'objet de vente illicite et donc de mise en danger des malades.Interrogé sur les raisons de la pénurie de certains médicaments sur le marché national, l'invité de la rédaction a affirmé que les pénuries touchent quelque 230 médicaments, dont 170 essentiels tels que les corticoïdes, la pilule contraceptive et les antidouleurs, indispensables pour les cancéreux. Ce phénomène est dû, selon lui, à une "mauvaise gestion " dans la chaîne de distribution marquée par la "discrimination " exercée par les distributeurs. "Les médicaments ne sont pas livrés de la même façon entre les petites et les grandes officines ", a observé M. Belambri, tout en dénonçant des pratiques "immorales " imposées par les distributeurs, ce qui a conduit à un dysfonctionnement du marché national qui s'exprime, entre autres, par la pénurie des médicaments. Rappelant les propositions de son organisation pour tenter de mettre fin à ce genre d'anomalies et encourager la production nationale, il a affirmé que le syndicat avait "demandé l'autorisation de créer des groupements de pharmacies pour permettre un écoulement plus fluide de la production nationale et assurer un système de régularisation et de suivi de la chaîne de la distribution ". M. Belambri a soulevé également la question de l'autonomie du pays dans ce domaine "juteux ", un volet qui nécessite, selon lui, des réformes "urgentes "."Il est impératif de promouvoir l'industrie nationale et réussir à réaliser une autonomie à l'instar des pays voisins ", a-t-il insisté. Concernant la disponibilité de l'insuline, il a admis l'existence de "perturbation " et a déploré le fait que "l'initiative de Saidal (de produire de l'insuline locale) n'a pas reçu l'aide et l'assistance nécessaires".