La Banque centrale américaine a revu en baisse son appréciation de la situation économique aux Etats-Unis, soulignant que l'économie croît plus lentement que prévu. A l'issue d'une réunion de deux jours, les membres du comité de politique monétaire de la Réserve fédérale ont indiqué qu'ils avaient l'intention de mettre, comme prévu, un terme au programme de rachat de 600 milliards de dollars de titres du Trésor le 30 juin, et maintiendraient les taux d'intérêt à court terme à un niveau proche de zéro pendant encore plusieurs mois afin de maintenir les taux de crédits aux entreprises à des niveaux bas pour tenter de stimuler les dépenses. Confirmant les estimations du président de la Fed, Ben Bernanke, faites en début juin en cours, le comité de politique monétaire a admis que la reprise aux Etats-Unis se poursuit à un rythme modéré, quoique "légèrement plus faible" que prévu. Les membres de ce comité ont également noté que les chiffres de l'emploi s'étaient révélés plus mauvais qu'ils ne l'anticipaient lors de leur dernière réunion en avril. L'économie américaine se trouve confrontée actuellement au problème d'interruption de la chaîne d'approvisionnement d'une partie de son secteur manufacturier causé par le séisme au Japon, ainsi qu' à la crise de la dette en Grèce qui pourrait se propager à d'autres pays européens lourdement endettés, susceptible d'envoyer des ondes de choc à travers les marchés financiers mondiaux. Dans ses dernières prévisions publiées la semaine passée, le FMI avait indiqué que la croissance a été "décevante" aux Etats-Unis, mettant en garde la première puissance mondiale sur son problème d'endettement et son déficit budgétaire massif. Dans ce sens, le FMI a également révisé en baisse ses pronostics sur la croissance américaine par rapport à ses prévisions faites en avril dernier en tablant sur une croissance de 2,5% en 2011 contre une prévision précédente de 2,8%. …et le problème de l'endettement persiste La Maison-Blanche a encore été mise à rude épreuve pour trouver un terrain d'entente avec le Congrès sur la question de l'endettement de l'Etat et du déficit budgétaire. Alors que le vice-président américain Joe Biden mène depuis plusieurs jours des négociations avec des membres du parlement pour tenter d'aboutir à un accord sur les finances de l'Etat fédéral, le chef de la majorité républicaine à la Chambre des représentants, Eric Cantor, a claqué la porte des pourparlers en annonçant son retrait de ces négociations. Or, les deux parties doivent absolument s'entendre sur ce dossier avant le 2 août prochain, sans quoi, la première puissance mondiale se trouvera en cessation de paiement. L'endettement des Etats-Unis avait atteint, le 16 mai dernier, le plafond de 14 294 milliards de dollars, au-delà duquel les Etats-Unis ne peuvent augmenter la dette sans autorisation du Congrès. Le département du Trésor avait, en conséquence, retardé le défaut de paiement jusqu'au 2 août en faisant appel à d'autres sources pour payer les factures de l'Etat fédéral. Cependant, la Chambre des représentants, contrôlée par les républicains depuis janvier dernier, ne veut approuver le relèvement de ce plafond que si le gouvernement d'Obama réduit massivement les dépenses budgétaires et renonce à une hausse des impôts pour les riches. En quittant la table des négociations, l'influent parlementaire républicain Eric Cantor a annoncé que les participants aux discussions ont identifié pour plusieurs milliards de dollars de réductions possibles en ce qui concerne les dépenses, mais n'arrivent pas à s'accorder sur la question fiscale. Pour lui, "en dépit des progrès réalisés, la question fiscale doit être résolue avant de pouvoir continuer les discussions", ajoutant qu'il est temps pour le président Obama "de parler clairement et de résoudre la question des impôts. Une fois que ce problème est réglé, nous avons un plan pour avancer".