Invité de l'émission "En toute franchise" M. Abdelkader Mehrèche, inspecteur général des douanes, a annoncé qu'en matière de dédouanement, l'Algérie améliorera de 50% sa position dans le classement mondial établi par la Banque mondiale. Il a ajouté que notre pays disposera d'un des meilleurs systèmes douaniers et ce, grâce à la mise en œuvre du programme de modernisation des douanes. Il annoncera d'ailleurs qu'une évaluation sera effectuée chaque année et une conférence regroupera, en juin prochain, les cadres des douanes où il sera question de ce plan de modernisation. Il est à noter que selon le classement établi par la Banque mondiale concernant le délai de dédouanement de la marchandise, l'Algérie qui était classée à la 132e place, est passée à la 116e place, un classement qualifié par le représentant des douanes, comme étant une amélioration importante, puisque l'Algérie occupe la première place au niveau du Maghreb. Il a aussi rappelé qu'à l'époque de l'économie administrée, l'Algérie payait en devises les frais d'immobilisation des navires mais ces dernières années, un effort a été fait, d'autant plus qu'il y a une chaîne de commerce international qui intervient et pas seulement les douanes. M. Mehrèche a souligné que dans le cadre de l'application du système de circuit vert destiné aux entreprises, une entreprise publique avait laissé sa marchandise 85 jours, ce qui laisse poser des questions, selon lui, sur le professionnalisme des entreprises algériennes puisque c'est d'abord l'entreprise qui doit penser à enlever sa marchandise avant les services des douanes. En outre, il a parlé des missions de la douane moderne, notamment le contrôle technique, la mise en œuvre d'un partenariat entre la douane et les grands opérateurs économiques, un traitement spécifique pour les entreprises, la gestion transparente par la généralisation de l'outil informatique et enfin la communication des réglementations en direction des entreprises et des usagers. Il a ajouté qu'avec l'augmentation du nombre des touristes, 2000 véhicules sont contrôlés tous les jours durant la saison estivale. Aussi, les voyageurs n'ont plus à affronter la bureaucratie puisque des brigades spécialisées sont chargées de distribuer un dépliant aux voyageurs dont l'objectif est de les sensibiliser sur leurs droits et leurs devoirs ainsi que sur les marchandises prohibées. Pour ce qui est du phénomène de la corruption, il a souligné que ce dernier est mondial, et qu'en Algérie, elle affecte un grand nombre de secteurs. Il a ajouté que la particularité pour l'Algérie est qu'elle est membre de l'Organisation mondiale des douanes. Il affirmera dans ce sens que la douane algérienne participe chaque année à des réunions. De plus, un programme immense de lutte contre la corruption a été mis en œuvre. Il ajoutera que la douane ira vers l'usage de systèmes informatisés qui permettront de supprimer le contact direct entre le fonctionnaire et les usagers et développer ainsi la transparence. Il a ajouté que la douane reçoit tous les jours des requêtes, et des suites pénales sont prises quand les accusations sont fondées. Il indiquera qu'en 2006, 65 douaniers ont été sanctionnés pour corruption. Dans ce cadre, il a rappelé que la question des salaires joue un rôle important dans l'incitation à la corruption. "C'est vrai que les salaires des douaniers ont une relation avec la corruption. On attend la mise en œuvre des statuts particuliers pour que les salaires augmentent", a-t-il dit. M. Mehrèche est revenu aussi sur le problème de la formation. "Nous avons un grand déficit en matière de formation, on est en sous-effectif, il y a seulement 14 000 fonctionnaires, c'est très insuffisant", a-t-il affirmé en notant que le budget de 2006 est le plus élevé. De plus, la douane s'est renforcée avec trois hélicoptères pour contrôle aérien dans le sud. Faisant le bilan de l'activité des douanes, il axera son intervention sur le développement du trafic de drogue. A ce niveau, les douanes ont saisi une grande quantité de drogue, dont 10 tonnes en 2004, 6 tonnes en 2005 et 2.19 tonnes en 2006. Il a affirmé dans ce contexte qu'"il y a un travail de collaboration avec l'IGF et les services de sécurité pour renforcer le contrôle au niveau des frontières à l'Est et à l'Ouest, avec tous les risques". Rappelons à ce titre la perte de 13 douaniers à Béchar dans le cadre de la lutte contre la contrebande.