L'institution des Douanes algériennes fait de la lutte contre la corruption son cheval de bataille. La pratique de la corruption gangrène l'institution des Douanes algériennes. C'est, en somme, un secret de Polichinelle tant ressassé sur la place publique. Le fait nouveau, en revanche, c'est cette attitude manifeste des responsables des Douanes, décidés plus que jamais à mener une lutte sans merci contre les corruptibles que compte cette corporation. Preuve en est, cette courbe ascendante des cas de corruption sanctionnés via le recours de multiples mesures coercitives, telles la révocation et les poursuites pénales. Selon le secrétaire général des Douanes M.Abdelamadjid Mahrèche, le nombre de cas de corruption, au sujet desquels cette administration a statué en faisant valoir les mesures évoquées, est passé de 29 cas recensés en 2003 à 65 enregistrés au courant de l'année écoulée. Ce qui démontre, si besoin est, que l'institution des Douanes fait de la lutte contre la corruption son cheval de bataille. En ce sens, M.Mahrèche qui était, hier, l'hôte de l'émission «En toute franchise» diffusée sur les ondes de la Radio Chaîne III, a fait part d'une série de mesures draconiennes visant, selon lui, «à renforcer l'esprit de l'éthique chez les douaniers et à minimiser, autant que faire se peut, la pratique de la corruption». Lesquelles mesures, explique t-il, sont édictées par l'Organisation mondiale des douanes, dont l'Algérie fait partie. Il s'agit, entre autres, du développement du système d'informatisation en vue de substituer le contact humain, de la mise sur pied d'une gestion transparente et enfin la formation du corps des douaniers. Ce n'est qu'en faisant valoir ce triptyque que les Douanes algériennes pourront faire face à toute sorte de magouilles, notamment la pratique de corruption, a ainsi plaidé l'hôte de la Chaîne III. Ce dernier a fait part, en outre, d'un déficit en termes d'effectifs dont souffre actuellement l'institution. Et pour parer à cette situation, un programme de recrutement massif a été confectionné par l'administration des Douanes et pour lequel les pouvoirs publics sont d'ores et déjà favorable, selon M.Mahrèche. L'institution des Douanes algériennes occupe, par ailleurs, la 116e place dans le monde en ce qui concerne le délai de dédouanement, a encore révélé son secrétaire général. Ce classement établi par la Banque mondiale permet à celle-ci de se faire une idée sur le climat d'investissement en Algérie. Au sujet de la lutte contre la contrebande, M.Mahrèche a longuement insisté sur la nécessité d'un renforcement de l'effectif des douaniers. Il a aussi mis l'accent sur la dotation des douaniers de moyens conséquents pour faire face aux activités de la contrebande puisque, selon lui, «les contrebandiers disposent présentement d'un matériel plus sophistiqué que celui de la corporation des douane» a-t-il conclu.