Selon les statistiques de la Gendarmerie nationale, trente-six enfants ont été enlevés au courant du mois de juin. Pour la Fondation nationale pour la promotion de la santé et du développement de la recherche, il s'agit là d'un chiffre " extrêmement alarmant ". La Forem prévient que ce chiffre doit être revu à la hausse, si, bien évidemment, il est pris en considération les statistiques des services de police. " Si on se référait aux chiffres donnés par le ministère de l'Intérieur au cours des années précédentes et qui parlaient d'une moyenne d'une centaine d'enlèvements par an, ce chiffre serait très inquiétant. Il traduit plusieurs facteurs, dont le fait que la société est aujourd'hui traversée par des individus sans scrupules qui font du kidnapping d'enfants un business ", indique le président de la Forem, le Pr Mustapha Khiati en l'occurrence. Ainsi, il devient incontournable de mettre en œuvre une stratégie spéciale à même de lutter contre ce phénomène qui tend à prendre une dimension alarmante." La législation algérienne ne considère une personne disparue que si elle ne donne pas signe de vie pendant 48 heures, alors que tout se joue pendant les premières heures ", explique le Pr Khiati. " Lorsque la disparition d'un enfant est signalée par ses parents, les services de sécurité devraient réagir dans les minutes qui suivent en diffusant sa photo et en mettant en place un périmètre de sécurité ", laisse-t-il entendre.Il n'en demeure pas moins que ce nouveau phénomène de société, qui a tendance à prendre une dimension qu'il n'avait pas il y a quelques années, est aujourd'hui pris en considération par les services de sécurité et les spécialistes. Cependant, la législation algérienne continue d'accuser beaucoup de retard en la matière. " Il faut aussi être plus sévère dans les textes avec les auteurs de kidnappings. On est pour que la peine de mort soit maintenue pour les kidnappings suivis de viols puis de meurtre ", indique le professeur Khiati.A ce propos, il ne manquera pas d'appeler à l'institution de peines dissuasives. Cela doit impérativement passer par la sensibilisation des parents, estime le président de la Forem. " Si on fait un enfant, on l'assume ", note-t-il. Le Pr Khiati affirme qu'il est inconcevable aujourd'hui de déléguer une partie de la responsabilité aux enfants. " Les enfants ne devraient pas être lâchés comme ça dans la nature. Pour y remédier, les services publics devraient faire des campagnes de sensibilisation pour amener les parents à prendre leurs responsabilités ", conclut-il.