Le ministère des Affaires étrangères a affirmé, hier à Alger, que le rapport du département d'Etat au sujet de la traite des personnes, incriminant l'Algérie, se basait sur des informations incorrectes.Le porte-parole du ministère a déclaré que les informations traitées dans ce rapport ne sont pas fiables et ont été communiquées par une ONG d'un pays de la rive nord de la Méditerranée. Le phénomène de la traite des personnes, bien qu'il existe partout dans le monde, reste cependant marginalisé voire même inexistant en Algérie, selon des statistiques du département américain de la Justice. Pour rappel, l'Algérie a adopté une législation conforme aux dispositions de la convention des Nations unies contre la criminalité transnationale organisée et ses trois protocoles, dont celui relatif à la traite des personnes. L'arsenal législatif algérien assigne tous les crimes ainsi que les délits liés à la criminalité internationale, dans le cadre du code pénal qui prévoit des peines sévères contre ceux qui se rendent coupables de tels délits, a souligné le porte-parole. Concernant l'absence de poursuites par les autorités algériennes, relevée dans le rapport américain, le porte-parole du MAE a affirmé qu'il n'y a aucun cas avéré de trafic d'êtres humains signalé aux services compétents de la Gendarmerie nationale ou de la Sûreté nationale qui, dans le cadre du traitement opérationnel de l'immigration illégale, interrogent systématiquement les personnes interpellées pour savoir si elles ont fait l'objet d'abus en tous genres afin de déceler les cas éventuels de traite des personnes. "S'agissant de la communication faite à la partie américaine, à laquelle nous n'avons pas manqué de faire part de notre vif étonnement, nous avons, notamment et instamment, invité nos partenaires à reconsidérer l'approche subjective, qui a présidé à l'élaboration de ce rapport dont nous contestons fermement les conclusions erronées, en privilégiant un traitement équilibré et objectif du phénomène de la traite des personnes qui soit plus en phase avec la réalité sur le terrain", a-t-il ajouté. Cependant, concernant le retard qu'ont pris les autorités algériennes pour réagir, le porte-parole du MAE a expliqué que le ministère des Affaires étrangères attendait de faire une communication officielle à la partie américaine sur le contenu de ce rapport. "Cette communication a eu lieu dimanche 24 juillet dans le cadre du dialogue régulier et serein que nous entretenons avec les autorités américaines", a-t-il poursuivi, ajoutant, par ailleurs, qu'il est nécessaire de relativiser ce genre de rapport, sans pour autant avoir des réactions excessives. Pour rappel, le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Tayeb Belaïz, avait affirmé, le 3 juillet dernier à Alger, que l'Algérie répondra officiellement au rapport américain publié récemment, qui inscrit l'Algérie sur la liste des pays qui ne luttent pas contre le trafic d'êtres humains. Dans une déclaration à la presse en marge de la séance plénière de l'Assemblée populaire nationale (APN), M. Belaïz avait indiqué que la tenue d'une séance de travail au ministère des Affaires étrangères était décidée dans le but d'examiner, à la loupe, le rapport relatif à la traite d'êtres humains et élaborer une réponse. Il avait précisé, par ailleurs, que cette séance regroupera les ministères des Affaires étrangères, de la Justice, de l'Intérieur et des Collectivités locales et d'autres services.