Le ramadhan, c'est certainement aujourd'hui, et pendant les longues soirées ça va chauffer et même surchauffer dans les espaces culturels de nos contrées. Les grands événements artistiques de l'été comme le festival le Timgad, le festival de Djemila, le festival du rai….étant bouclés, la saison estivale demeure et il va falloir aux institutions culturelles de continuer à meubler. Comme chaque année en pareille période, l'Etablissement Arts et Culture a d'ores et déjà préparé son menu qui devra débuter dès le 8 de ce mois. Un menu qui s'étalera d'ailleurs, jusqu'au 27 au Théâtre de verdure du Complexe culturel Laâdi-Flici. Exclusivement lyrique, ce programme aura lieu tous les soirs à partir de 22h dans ce théâtre en plein air qui permettra à coup sûr de respirer à plein poumon la brise du soir après une journée longue, très longue de jeûne. C'est le ramadhan, le mois des sacrifices religieux, le programme sera donc bien adapté à cet esprit. L'entame sera faite le 08 au soir avec trois noms issus de cette tradition populaire du chaâbi à savoir Chaou, Chaouli et Hamidou. Trois noms, qui chacun dans son style, rendra ce genre musical de façon plus ou moins rythmée, plus ou moins conservatrice. L'ainé, Chaou se rapproche plus du conservatisme qu'un Hamidou, beaucoup plus jeune et beaucoup plus festif. Et comme les algériens sont beaucoup plus conservateurs qu'ouverts, l'Etablissement Arts et Culture a jugé bon de refaire appel, une deuxième fois au représentant de cette musique séculaire, Chaou, pour un concert au même endroit à la même heure le 12 août prochain. Toujours dans cette tradition chaâbie, le très populaire Abderahmane El Kobi sera visible au théâtre de plein air, le lendemain soit le 13 août prochain, tandis que son compère Benatia Boukhalfa, montera sur scène le 21 août pour un mémorable spectacle. Retour sur scène à la mi-août soit le 17, de Hamidou, l'étonnant auteur de " Seroual Loubia " qui a fait le tour de la planète, dans son style hawzi, pur algérois très prisé dans les fêtes de mariages et autres. Très présent, ce style musical, -le hawzi- qui est une variante du chaâbi sera incarné par un autre chanteur beaucoup moins connu, Taleb Bendiab pour la soirée du 14 puis le lendemain avec Nacereddine Chaouli, qui chante très juste. Puisque nous sommes à Alger, l'Etablissement Arts et Culture semble privilégier ce genre lyrique propre à la capitale et c'est pour cette raison qu'il y aura sur scène d'autres noms comme M' Hamed Yacine pour un récital le samedi 20 août. Chants religieux, comme l'exige la tradition, agrémenteront également ces longues soirées et dès le second jour du mois sacré, il y aura des cérémonies solennelles, des chants de medh avec deux associations, El Djenadia et Kordoba. La soirée du mercredi 10 août sera consacrée à la variété avec le chanteur de charme Anwar. Le jeune Anwar qui a grandi depuis, attirera sans doute des familles entières avec sa voix et ses chants qui sont inspirés de la musique arabo-musulmane. La variété kabyle n'est pas en reste et elle sera incarnée par l'exigeant chanteur qui n'a pas du tout vieilli, Djamal Allam. Celui-ci montera sur scène durant la soirée du 11 août prochain, puis douze jours plus tard, soit le 23 au soir, Tagraoula lui emboitera le pas au théâtre de plein air. La fin se sentira à partir du 26 août avec un autre chanteur kabyle, Brahima Tayeb, toujours au même endroit et à la même heure. La pure tradition de la musique classique algérienne issue de l'école de Constantine, un genre appelé communément, le Malouf, sera incarné durant les derniers jours du mois sacré par Salim Fergani, le 18 août, Hamdi Benani, le 25 et Hadj Kacem, le 19. Les jeunes sauront se défoncer avec des groupes très à la mode à l'image de Caméléon, prévu pour le 16, Mohamed Rouane, pour les plus calmes, sera visible le 22 avec son luth, et la boucle sera bouclée dès le 27 avec un concert de Ibn Sina. Les soirées ne seront donc pas ennuyeuses puisqu'elles seront avalées par un tas de rythmes variés.