Une journée d'études placée sous le thème "La délinquance juvénile" a été organisée, mardi, au centre de rééducation des mineurs (garçons) de la cité Djamel-Eddine à Oran. Lors de cette rencontre, à laquelle ont pris part des magistrats, des avocats, des représentants de la Gendarmerie nationale, des médecins et des psychologues, la directrice du centre a mis en relief la collaboration de toutes les institutions de l'Etat dans la protection de l'enfance en danger moral. Dans sa contribution, un avocat a indiqué que la législation algérienne accorde un grand intérêt à l'enfance grâce à un dispositif de textes et lois qui protègent les mineurs. "Dans ce cadre, l'Algérie n'a rien à envier aux pays développés", a-t-il précisé. L'intervenant à a indiqué, dans ce contexte, que le législateur a prévu un cadre qui permet la protection des mineurs, soulignant que "les procès mettant en cause des mineurs se tiennent à huis clos". Les sanctions prévues par la loi à l'encontre des mineurs, dira-t-il, "diffèrent même dans l'appellation, puisque à contrario des condamnations prononcées à l'encontre des adultes, les peines sont dénommées "dispositions de sécurité et de protection des mineurs"". Le Professeur Slimane Bachir, de l'université d'Oran a abordé, pour sa part, l'ordonnance n°03/72 du 26 février 1972 relative au placement des mineurs dans des centres de rééducation pour les protéger et en vue de leur prise en charge sociale et psychologique. Dans ce cadre, M. Nekkal Saïd, un psychopédagogue du centre de la cité Djamel-Eddine a préconisé la révision et l'actualisation de cette ordonnance pour l'adapter aux mutations de la société marquée par plusieurs problèmes. "La législation algérienne a prévu de bonnes lois destinées à la protection des mineurs, qui ne sont malheureusement appliquées qu'à 30% seulement", a souligné l'orateur qui a appelé à une coordination entre toutes les institutions pour réussir cette mission. Un Procureur de la République a proposé la révision de l'âge de la majorité pénale fixé à 18 ans, une proposition réfutée par un magistrat qui a indiqué qu'"un délinquant âgé de 18 ans est toujours un mineur qui ne peut assumer pénalement ses actes", avant de préciser que "dans sa volonté de protéger les mineurs, la législation algérienne a fixé l'âge de la majorité à 21 ans". Pour assurer une bonne prise en charge des mineurs en danger moral, un psychologue de l'hôpital psychiatrique de Sidi Chahmi (Oran), a préconisé le recours à la thérapie en milieu familial, "qui est considéré comme un procédé thérapeutique efficace". "Basée sur le dialogue, elle permet de définir les appréhensions, les phobies et les dangers qui guettent le mineur, ce qui permet leur traitement", dira-t-il. Actuellement, a-t-il révélé, des psychologues ont été formés à cette spécialité à Oran. Le Docteur Hammouda Mohamed, chef de service de désintoxication et de lutte contre la toxicomanie au niveau de l'hôpital psychiatrique de Sidi Chahmi, a abordé le problème de consommation de drogue parmi les mineurs. "Notre service qui dispose de 30 lits prend en charge les toxicomanes", a-t-il indiqué précisant qu'aujourd'hui nous assistons à l'apparition d'une forme de "toxicomanie moderne" qui touche notamment les mineurs "accros" à plusieurs types de drogue. Les statistiques indiquent que 202 jeunes toxicomanes ont réussi, grâce à des soins de désintoxication à échapper à la dépendance aux drogues en 2006 alors que 220 cas de rechute ont été enregistrés au cours de la même période. A noter que la prise en charge mensuelle d'un toxicomane est estimée entre 2 à 3 000 DA.