Les problèmes des mineurs en danger moral ont été au centre des travaux d'une journée d'étude organisée dernièrement à Oran par la Direction des affaires sociales au centre de rééducation pour mineurs de la cité Djamel. La rencontre, marquée par la participation de plusieurs structures en relation avec la délinquance juvénile, a permis de dresser un bilan exhaustif. A ce titre, un spécialiste avait indiqué que plus de 900 délits mettant en cause des mineurs ont été traités par la justice dans la wilaya d'Oran au cours des trois dernières années. Les délits relevés sont le vol qualifié, les coups et blessures volontaires entraînant parfois la mort, la consommation et la commercialisation de stupéfiants, la destruction des biens d'autrui ou les tentatives d'émigration clandestine. Ces faits, réprimés par la loi, ont conduit dans plusieurs cas le juge des mineurs à décider le placement des mis en cause dans des établissements de rééducation pour des périodes variant entre 3 mois et 2 ans. Le bilan fait ressortir qu'environ 300 mineurs ont été déclarés en danger moral dont 249 cas pour la seule année 2004. Une juge des mineurs près le tribunal d'Oran a précisé que les chiffres rendus publics ne traduisent pas la réalité des dangers qui guettent les mineurs. Pour y faire face, il est urgent, a-t-elle indiqué de coordonner l'action de prévention et de mener un travail de sensibilisation capable de créer des voies de dialogue et de concertation avec les mineurs en danger moral. Parmi les mesures préconisées, des spécialistes ont proposé la création de centres de «transit pour les mineurs en difficulté» avant leur éventuel placement dans des centres de rééducation. La journée de travail a été l'occasion pour bon nombre d'intervenants d'émettre une série de propositions susceptibles de protéger les mineurs, parmi lesquelles la mise en place de cellules d'écoute ainsi que la création de classes d'alphabétisation pour permettre aux pensionnaires des centres de rééducation de bénéficier de cours de remise à niveau scolaire.