Le prolifique Yasmina Khadra, a bouclé son "nième" roman, "Equation africaine " qui devrait paraître d'ici septembre chez son éditeur attitré, Julliard. Le propos de cet ouvrage, dont il existe un résumé précis dans la quatrième des couvertures, fait, selon le titre et même selon ce résumé, écho aux troubles dans les pays arabes et de façon plus large, en Afrique. Actuel, chaud, très chaud serait donc ce roman qui s'inscrit dans le prolongement de la trilogie consacrée à notre "époque défigurée par le choc des cultures et des mentalités ". La trilogie qui commence par " Les Hirondelles de Kaboul " 2002, suivra "l'Attentat ", 2005, puis "Les Sirènes de Bagdad ", 2006, dans la série noire, " du Grand malentendu " disent les critiques. Feed back : En janvier 2011, Yasmina Khadra, devant un parterre d'étudiants qu'il recevait dans l'institution qu'il dirige, le CCA, (Centre culturel algérien à Paris) et, deux ou trois jours après, les émeutes juvéniles du sucre et de l'huile, affirmait que l'Algérie "n'est pas une histoire, mais une émotion". "Il faut y aller pour la sentir et la vivre " a-t-il dit en personnalisant un pays qui vivait, sur le coup, des troubles qui s'apparentaient à celles du 5 octobre. "J'essaye, pour ma part, à travers ces rencontres, de vulgariser le mythe africain et d'orienter l'attention des gens sur l'Algérie. Mais personne ne connaît ce pays qui demeure une énigme aux yeux de nombreux pays" soutenait encore le faiseur de best-sellers. "Il faut impérativement que notre pays s'ouvre à travers des initiatives heureuses et qu'il apprenne à s'émerveiller et à émerveiller les autres" proposait Yasmina Khadra qui exhortait les gens à " essayer par tous les moyens de rendre ce pays fréquentable et prouver qu'il recèle un monde très intéressant et une mentalité et une culture qui pourraient servir à enrichir la culture des autres". Regrettant que l'Afrique du Nord ne se limite, pour les Américains et les Occidentaux, qu'à des pays voisins, alors que "l'Algérie est pourtant un pays beaucoup plus attractif et plus intéressant de tout point de vue". Il avait déploré que ces pays ne voient l'Algérie que comme "un puits de pétrole", soulignant que "les étrangers viennent avec l'idée d'investir, de conquérir des espaces vitaux et ne voient pas très bien toute la magie qui entoure ces puits". "J'ai dit aux étudiants américains que j'ai rencontré, que l'Algérie est un pays qui ne se raconte pas et qu'aucun écrivain n'a réussi à donner le 1/5 de ce qui mérite d'être écrit véritablement sur ce pays comme attraction", avait t-il affirmé en expliquant qu'il leur a dit que " pour eux le monde s'arrête à leurs frontières et que c'est à eux d'aller à la rencontre de ces espaces qui leur paraissent fantasmagoriques, et qui ne sont que le reflet de ce qu'ils sont véritablement". "Les Américains, les Mexicains ou les Africains sont d'abord des êtres humains. Et la magie de ce florilège, c'est justement les différences", avait-il souligné. Pour lui "C'est par la méconnaissance que tous les repères et tous les prismes deviennent défaillants, car si on fantasme sur quelqu'un, si on le craint un peu, il devient à nos yeux le plus grand des monstres". "C'est pourquoi, s'il faut faire quelque chose, c'est au niveau de l'Etat que les choses devraient se déclencher", a-t-il poursuivi, estimant que notre drame est que "nous manquons d'ambition et d'audace". Les paroles s'en vont, les écrits restent Au moment où Yasmina Khadra exhortait les étudiants d'une grande école américaine de renoncer au fait exotique, aux images tendancieuses des médias hégémoniques qui balafrent jusqu'à l'existence africaine, sur son bureau, se trouvait un manuscrit tout frais: " équation Africaine ". Qu'y a t-il dans ce livre ? Pourquoi ce livre maintenant, alors que certains pays d'Afrique demeurent depuis les années 60, la françafrique ? La révolution arabe y est-elle pour quelque chose ? Yasmina Khadra veut-il dire quelque chose là dessus ? Est-ce que les massacres perpétrés, en Syrie, en Lybie, au Yemen, …servent plus les anciennes colonies plutôt que le peule dont certains individus "s'immolent", d'autres laissent pleuvoir sur leur tête, tout en bravant l'acier, la pluie de balles réelles ? Nous n'avons, évidemment lu aucune ligne de ce livre, prévu de paraître à la prochaine rentrée littéraire, en septembre ; Mais sur le site de l'écrivain, il y a un résumé en quatrième des couvertures où il est dit ceci : " A la suite d'un terrible drame familial, et afin de surmonter son chagrin, le docteur Kurt Krausmann accepte d'accompagner un ami aux Comores. Leur voilier est attaqué par des pirates au large des côtes somaliennes, et le voyage " thérapeutique " du médecin se transforme en cauchemar. Pris en otage, battu, humilié, Kurt va découvrir une Afrique de violence et de misère insoutenables où " les dieux n'ont plus de peau sur les doigts à force de s'en laver les mains ". Avec son ami Hans et un compagnon d'infortune français, Kurt trouvera-t-il la force de surmonter cette épreuve? Yasmina Khadra, offrira à coup sure, un récit où il opèrera "sa chirurgie littéraire", à coup de paragraphes bien faits, pour dire, que l'Afrique, et notamment l'Algérie, reçoit beaucoup de coup de l'extérieurs, mais qu'elle reste, " pittoresque est digne", parce qu'elle se défend toujours. Si la femme souffre, c'est parce qu'elle est belle ", disait justement Kateb Yacine. " Si l'Afrique souffre, c'est parc qu'elle est riche et qu'il y a autour des prédateurs, des vautours même ", semble en toute vraisemblance vouloir dire Yasmina Khadra. Certes, le propos est réducteur, mais l'enjeu n'y est pas loin.